A Jackson Hole, Jerome Powell se penche sur les défis de la Fed

AWP

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Les investisseurs attendent davantage de clarté sur les futures baisses de taux. «Il y a peu de signes que la Fed veuille résister aux marchés», estime Michael Pearce de Capital Economics.

La grand-messe annuelle des banquiers centraux à Jackson Hole aux Etats-Unis va plancher sur les «défis de la politique monétaire». Un thème d’actualité, quand la Fed doit manoeuvrer entre risques de récession et pressions incessantes de Donald Trump.

Jerome Powell, le président de la Banque centrale américaine, prononcera un discours vendredi à 14H00 GMT devant le gotha des banquiers centraux et des économistes réunis dans la prestigieuse station de montagne du Wyoming. Les marchés comme le président des Etats-Unis vont en analyser le moindre mot.

Le patron de la Fed n’a pas pris la parole publiquement depuis la baisse des taux décidée le 31 juillet par le Comité monétaire, la première depuis la crise financière en 2008.

Au cours de ce rendez-vous monétaire, dont les minutes ont été publiées mercredi, la Banque centrale américaine a estimé que la faible croissance mondiale et les tensions commerciales risquaient de ralentir l’économie des Etats-Unis et a voulu prendre une «assurance» sur l’avenir.

Dans ce compte-rendu d’une quinzaine de pages, la Fed mentionne 44 fois les «risques» qu’encourent l’économie, 32 fois «le commerce» et 14 fois les «incertitudes», a relevé Diane Swonk, chef économiste pour Grant Thornton.

Même si les acteurs sur les marchés financiers sont persuadés que la Fed va de nouveau baisser les taux lors de la prochaine réunion prévue les 17 et 18 septembre, le Comité monétaire a indiqué vouloir garder ses «options ouvertes» sur l’évolution des taux.

«Il est important de maintenir un éventail d’options dans l’établissement du niveau des taux sur les fonds fédéraux», note le compte-rendu.

D’autant plus que «la nature des risques (...) et l’absence de clarté sur leur résolution renforcent le besoin (pour la Fed) de demeurer flexible et centrée sur les informations économiques», dit encore le rapport.

Davantage de clarté?

Les investisseurs espèrent que Jerome Powell donnera des indices sur ce que compte faire la Fed.

«Nous aurons, espérons-le, davantage de clarté sur les futures baisses de taux quand M. Powell va parler vendredi, mais il y a peu de signes que la Fed veuille résister aux marchés», qui anticipent une baisse des taux d’un quart de point de pourcentage, explique Michael Pearce, économiste pour Capital Economics.

La Banque centrale fait aussi face à une pression incessante de la part de la Maison Blanche pour abaisser les taux, qui se situent entre 2% et 2,25%.

Le président Donald Trump ne cesse d’invectiver la Fed à coup de tweets quasi-quotidiens pour qu’elle baisse le coût du crédit d’un point entier de pourcentage.

Mercredi encore, il s’est impatienté contre la Réserve fédérale, qui devrait selon lui «se réveiller», et contre Jerome Powell, comparé à un joueur de golf incompétent qui «manque de doigté».

M. Trump ne cache pas sa volonté de faire baisser le dollar, dans le sillage d’une réduction des taux, pour rendre les produits américains plus compétitifs en pleine guerre des tarifs douaniers.

La baisse des taux de la Fed en juillet, la première en onze ans, est expliquée par les participants au Comité monétaire comme «un recalibrage, un ajustement de milieu de cycle».

Jerome Powell avait indiqué après cette décision du Comité monétaire, à laquelle deux membres s’étaient opposés, que la Fed ne s’engageait a priori «pas dans un long cycle de baisses». Mais il n’avait pas non plus exclu qu’il y en ait d’autres.

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