Italie: nouvelles tensions autour du budget

AWP

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«Nous ne pouvons pas seulement nous préoccuper des chiffres, nous devons d’abord satisfaire les exigences des citoyens», a souligné le vice-Premier ministre italien, Luigi Di Maio.

Le vice-Premier ministre italien, Luigi Di Maio, un des poids lourds de la majorité gouvernementale, s’impatiente et réclame un budget ambitieux à la veille de la présentation des grandes lignes de la loi de finances pour l’an prochain.

«Nous faisons confiance à (Giovanni) Tria», le ministre italien de l’Économie et des Finances, «mais tous les citoyens savent qu’au sein du ministère de l’Économie il y a des personnes nommées par le gouvernement précédent qui rament contre nous», a-t-il déclaré mercredi sur Radio Capital.

Le Mouvement Cinq Étoiles (M5S, antisystème), dont M. Di Maio est le chef de file, défend l’instauration d’un revenu de citoyenneté, sorte de revenu universel pour les plus démunis, une des promesses phares de la campagne électorale.

M. Di Maio a réuni mardi soir les autres ministres membres du M5S et aurait, selon les médias italiens citant des sources indirectes, frappé du poing sur la table, menaçant de ne pas voter le prochain budget s’il ne prévoyait pas la mise en oeuvre de ce revenu de citoyenneté.

«Ce n’est pas une menace, mais il va de soi que le M5S votera un budget courageux», a-t-il souligné mercredi.

Cette mesure, qui a un coût d’environ dix milliards d’euros, voire davantage selon certains calculs, prévoit l’instauration d’un revenu garanti de quelque 780 euros par mois aux plus démunis, selon des critères qui n’ont toutefois pas encore été précisés.

La Ligue (extrême droite), l’autre composante de la majorité, souhaite de son côté l’instauration d’une «flat tax», un impôt sur le revenu pour les particuliers et les entreprises, limité à 15% et 20%. Les deux forces politiques insistent également pour avancer l’âge du départ à la retraite en adoptant la «quota 100», qui permet à celui ayant par exemple atteint l’âge de 62 ans et 38 ans de cotisations de partir en retraite.

L’ensemble de ces mesures représente un coût de plusieurs dizaines de milliards d’euros.

Tout ne pourra pas être fait la première année mais le revenu de citoyenneté doit être lancé le 1er janvier, a averti M. Di Maio mercredi.

«Nous sommes bien conscients des équilibres financiers et des comptes publics à tenir en ordre, mais nous ne pouvons pas seulement nous préoccuper des chiffres, nous devons d’abord satisfaire les exigences des citoyens», a souligné M. Di Maio, ajoutant que le chiffre de 2% de déficit public par rapport au produit intérieur brut (PIB) n’était pas «tabou».

Au sein du gouvernement, «on discute pour aller au-delà de 1,6%», a encore expliqué le vice-Premier ministre, qui est aussi ministre du Développement économique.

Le ministre des Finances souhaite maintenir ce déficit autour des 1,6% pour obtenir l’aval des institutions européennes et apaiser les marchés financiers qui redoutent un nouveau dérapage des comptes publics dans le deuxième pays ayant le ratio dette/PIB le plus élevé de la zone euro, après la Grèce.

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