Hervé Falciani saura bientôt s’il sera extradé en Suisse

AWP

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L’avocat de l’informaticien à l’origine des «SwissLeaks» déclare que les juges espagnols se prononcerons d’ici deux semaines.

La décision de la justice espagnole sur la demande d’extradition en Suisse du lanceur d’alerte franco-italien Hervé Falciani, à l’origine des «SwissLeaks», devrait être connue d’ici deux semaines, a déclaré son avocat à l’issue d’une audience à Madrid.

Interrogé par l’AFP, Juan Barallat a déclaré que la décision de l’Audience nationale, haut tribunal madrilène en charge notamment des affaires financières, devrait être rendue «d’ici environ quinze jours» au maximum. Le parquet s’oppose à son extradition.

Arrêté en Espagne en avril, après un nouveau mandat d’arrêt international émis par les autorités helvètes, et placé sous contrôle judiciaire, M. Falciani s’est rendu mardi devant ce tribunal pour une audience sur la procédure d’extradition déposée par la Suisse, où l’informaticien de 46 ans a été condamné en 2015 en son absence à cinq ans de prison pour espionnage économique.

«Il faut bien sûr défendre les lanceurs d’alerte. Parce que ce sont leurs informations qui permettent que de tels cas ne restent pas sans conséquences», a déclaré M. Falciani à la presse à l’issue de l’audience lors de laquelle il avait exprimé sa «reconnaissance envers les institutions» avec lesquelles il avait pu collaborer après ses révélations.

A l’été 2012, Hervé Falciani avait déjà été arrêté en Espagne et détenu pendant plusieurs mois mais l’Audience nationale avait refusé son extradition vers la Suisse en 2013.

M. Falciani avait diffusé en 2009 des documents bancaires confidentiels, dérobés lorsqu’il travaillait pour la banque HSBC à Genève, révélant l’existence de comptes non déclarés de clients pratiquant l’évasion fiscale à grande échelle.

La «liste Falciani» avait ainsi permis d’identifier dès 2009 au moins 127.000 comptes appartenant à 79.000 personnes de 180 nationalités dont le puissant banquier Emilio Botin en Espagne.

L’affaire avait déclenché des enquêtes dans divers pays dont la France, l’Espagne, la Grèce ou le Royaume-Uni. Suite à ces révélations, la Suisse a abandonné définitivement le secret bancaire en 2017.

«J’accepterai ce que décideront les tribunaux espagnols», avait déclaré Hervé Falciani en juillet à la revue Retina qui lui demandait s’il fuirait en cas de jugement défavorable.

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