Fed: Bullard explique son vote de dissension

AWP

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Le membre «dissident» du FOMC estime qu’il aurait fallu baisser les taux pour «s’assurer contre le ralentissement» conjoncturel.

Le seul responsable de la Fed qui a voté contre la décision du Comité monétaire de laisser les taux d’intérêt inchangés a estimé vendredi qu’il aurait fallu les baisser pour «s’assurer contre un plus grand ralentissement de l’inflation et de l’économie».

James Bullard, de l’antenne régionale de Saint Louis (Missouri) a donc été le premier membre du Comité monétaire (FOMC) à se désolidariser du groupe depuis que celui-ci est présidé par Jerome Powell. 

Le FOMC a choisi de maintenir les taux dans la fourchette de 2,25% à 2,50% mais indiqué qu’il surveillait de près l’évolution de l’économie et se tenait prêt à agir pour soutenir l’expansion.

Dans une note d’explication de son vote vendredi, M. Bullard a indiqué qu’il aurait voulu que la Fed abaisse les taux d’un quart de point (0,25%).

Il souligne que l’inflation a ralenti et se situe bien en dessous de la cible de 2% de la Fed (1,5%, selon l’indice PCE) et que cette atonie «n’est probablement pas seulement le fait de facteurs temporaires».

Il s’attend aussi à une moindre croissance de l’économie américaine pour le reste de l’année et s’inquiète «des incertitudes qui se sont aggravées», faisant référence à la guerre commerciale entre la Chine et les Etats-Unis et à l’affaiblissement de la croissance en Europe notamment.

Un autre membre de la Fed, Neel Kashkari, président de l’antenne régionale de Minneapolis, qui ne vote pas cette année au sein du Comité, a lui aussi vigoureusement plaidé pour une baisse des taux au cours de la réunion mercredi, a-t-il indiqué vendredi.

M. Kashkari avait voté de façon constante en 2017 contre les hausses de taux lorsque Janet Yellen présidait la Banque centrale. La Fed a relevé les taux neuf fois depuis fin 2015 alors qu’ils étaient proches de zéro.

Vendredi, il a fait savoir qu’il avait argumenté mercredi «en faveur d’une baisse des taux d’un demi-point (0,50%) et pour que la Fed s’engage à ne pas relever les taux jusqu’à ce que l’inflation sous-jacente (hors prix alimentaire et énergétique) atteigne la cible de 2% de manière durable».

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