Coup de mou pour la croissance dans la zone euro en 2019

AWP

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La progression du PIB s’est établie à 1,2% en 2019, contre 1,8% en 2018 et 2,4% en 2017, selon les chiffres d’Eurostat.

La croissance économique dans la zone euro a poursuivi son ralentissement l’an passé, pour la deuxième année consécutive, dans un contexte économique toujours marqué par le Brexit et la politique protectionniste de Donald Trump.

Selon des chiffres publiées vendredi par l’Office européen des statistiques Eurostat, la croissance des pays ayant adopté la monnaie unique s’est établie à 1,2% en 2019, contre 1,8% en 2018 et 2,4% en 2017.

Au quatrième trimestre, la croissance du Produit intérieur brut (PIB) s’est portée à 0,1%, contre 0,3% au trimestre précédent.

Cette croissance faible s’explique par le flot d’incertitudes qui a continué d’affecter l’économie mondiale l’an passé.

Malgré la trêve commerciale tout juste conclue avec la Chine, le président américain Donald Trump, dont le mandat arrive bientôt à son terme, n’a cessé d’asséner des menaces protectionnistes envers ses partenaires, dont l’Union européenne, ce qui n’a pas été sans impact sur l’industrie manufacturière, en particulier en Allemagne.

Le Brexit --qui deviendra réalité dans la nuit de vendredi à samedi-- pèse aussi sur la zone euro, au moment où s’ouvre pour Bruxelles une période de négociation incertaine sur sa future relation avec Londres.

«Les données d’aujourd’hui confirment de façon effrayante que la zone euro n’a pas encore entamé sa reprise de croissance», a souligné Bert Colijn, économiste chez ING, qui anticipe «une reprise modérée au cours de l’année» de la croissance dans la région.

Moins optimiste, Jack Allen-Reynolds, économiste chez Capital Economics, relève que la faiblesse de la croissance au «quatrième trimestre fournit une base faible pour 2020».

Et selon lui, «la croissance et l’inflation de la zone euro seront plus faibles cette année que la plupart des prévisions».

«Grèves françaises»

Le quatrième trimestre de la région a été marqué par le repli enregistré en France (-0,1%), ainsi qu’en Italie (-0,3%).

La contre-performance française s’explique en partie, selon M. Allen-Reynolds, par les «manifestations et (les) grèves, mais il est peu probable que cela explique toute la faiblesse de l’économie française».

«Et bien sûr, nous ne pouvons pas blâmer les grèves françaises pour la baisse de 0,3% du PIB italien, qui a été la plus importante depuis le premier trimestre 2013», ajoute-t-il.

Particulièrement affectée par les tensions commerciales mondiales, l’Allemagne a de son côté enregistré en 2019 sa croissance la plus faible depuis 2013 (0,6%), en raison de la chute de son activité manufacturière, selon une estimation publiée mi-janvier.

L’estimation de la croissance par Eurostat pour 2019 est un peu meilleure que les dernières prévisions de la Commission européenne, qui avait anticipé en novembre une croissance de 1,1% pour 2019. Bruxelles doit cependant publier un nouveau chiffre à la mi-février.

Eurostat a par ailleurs annoncé vendredi une accélération de l’inflation en janvier dans la zone euro à 1,4%, un chiffre qui reste très en deçà de l’objectif de la BCE (un peu moins de 2%).

Ce taux de 1,4% est conforme aux attentes des analystes interrogés par Factset. En décembre, l’inflation dans les 19 pays de la monnaie unique était de 1,3%.

L’inflation sous-jacente (hors énergie, produits alimentaires, boissons alcoolisées et tabac, qui exclut par conséquent les produits particulièrement volatils), a pour sa part reculé: 1,1%, contre 1,3% en décembre.

Par conséquent, «la BCE sera finalement contrainte d’assouplir encore sa politique, peut-être au cours du second semestre de l’année», ajoute Jack Allen-Reynolds.

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