Commerce USA-Chine: reprise des pourparlers à Pékin

AWP

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Le secrétaire américain au Trésor Steven Mnuchin et le représentant au Commerce Robert Lighthizer se rendront à Pékin autour du 25 mars pour faire avancer les pourparlers

De hauts responsables de l’administration Trump retournent en Chine la semaine prochaine pour intensifier les négociations commerciales en vue de nouer un accord dans les prochaines semaines, une tâche compliquée par la crise des Boeing 737 MAX.

Le secrétaire américain au Trésor Steven Mnuchin et le représentant au Commerce Robert Lighthizer se rendront à Pékin autour du 25 mars pour faire avancer les pourparlers, ont indiqué mardi à l’AFP deux responsables de l’administration sans plus de précision.

Ce voyage est organisé alors que la Chine a donné le la dans l’affaire des Boeing 737 MAX, en clouant la première ces appareils après la tragédie d’Ethiopian Airlines qui a fait 157 morts, avant d’être rejoint par les autorités aériennes du monde entier.

Les deux premières puissances économiques mondiales négocient âprement depuis janvier un accord pour en finir avec leur guerre commerciale enclenchée l’an passé, qui s’est matérialisée par des droits de douane punitifs réciproques sur des centaines de milliards de dollars de marchandises.

Les rondes de négociations, qui se sont tenues alternativement à Washington et Pékin, ont achoppé jusqu’alors sur la manière de mettre en oeuvre un accord final ainsi que sur les questions de protection de propriété intellectuelle et de transfert technologique.

Outre une réduction de leur déficit commercial, les Etats-Unis réclament des réformes structurelles en Chine pour garantir un traitement équitable pour les investisseurs étrangers.

Les MAX exclus d’un accord?

La Chine, prête à gonfler ses achats de produits américains, envisage d’exclure les commandes de Boeing 737 MAX d’un éventuel accord avec Washington, a rapporté mardi Bloomberg News.

Les 737 MAX faisaient partie d’une liste provisoire des produits que Pékin pourrait importer davantage pour réduire son excédent commercial avec les Etats-Unis, selon des sources proches du dossier citées par l’agence financière.

Or, la Chine est un marché phare pour l’appareil de l’avionneur américain: sur les 350 exemplaires du Boeing 737 MAX livrés avant fin janvier, environ 20% ont été livrés à des compagnies aériennes chinoises --lesquelles sont pour la plupart sous contrôle étatique.

C’est également une monnaie d’échange dans la diplomatie commerciale sino-américaine: en novembre 2017, à l’occasion d’une visite du président Donald Trump à Pékin, la Chine avait signé un accord portant sur l’achat de 300 appareils Boeing, dont 260 de la famille 737.

Robert Lighthizer et Steven Mnuchin se sont rendus déjà plusieurs fois à Pékin dont une fois mi-février avant de recevoir la délégation chinoise dans la capitale américaine.

De son côté, Donald Trump souffle le chaud et le froid depuis plusieurs mois, s’enthousiasmant tantôt des progrès effectués, prévenant tantôt qu’il n’y aura pas d’accord tant que les exigences des Etats-Unis ne sont pas satisfaites.

Mardi, en marge d’une conférence de presse avec son homologue brésilien, il a assuré que «les discussions avec la Chine avançaient très bien» mais sans autre détail.

Le jour même, l’agence Bloomberg, citant des sources proches des pourparlers, indiquait que les négociateurs chinois avaient fait marche arrière sur leurs précédentes promesses.

La semaine dernière, le président américain avait laissé entendre que les discussions pourraient aboutir «d’une façon ou d’une autre, probablement dans les trois ou quatre semaines», confirmant qu’un sommet avec son homologue chinois Xi Jinping n’aurait pas lieu avant début avril.

Son entourage avait initialement évoqué la tenue avant fin mars d’un tel sommet, dans la luxueuse villa du président en Floride, afin de sceller un accord commercial.

Lors d’une audition au Congrès la semaine dernière, le représentant au Commerce Robert Lighthizer a, lui, insisté sur la nécessité pour les Américains de conserver la menace des taxes douanières, même après un accord, afin de le faire appliquer.

Un volet concernant la devise chinoise devrait également faire partie de l’accord commercial recherché.

Si une entente est conclue dans ce domaine «ce sera un engagement» de la part de la Chine «à ne pas procéder à des dévaluations compétitives et un engagement à une certaine transparence», a affirmé M. Lighthizer.

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