Chine: le nouveau gendarme des Bourses veut faire le ménage

AWP

1 minute de lecture

Yi Huiman n’a toutefois livré aucun calendrier pour le futur «Nasdaq shanghaïen».

Le nouveau patron du régulateur chinois des Bourses a promis mercredi de faire le ménage sur les marchés financiers du pays, souvent chaotiques, pour les moderniser et leur permettre de financer plus efficacement l’économie -- mais il n’a livré aucun calendrier pour le futur «Nasdaq shanghaïen».

Pour sa première conférence de presse, Yi Huiman, nommé en janvier président de la puissante Commission de régulation des marchés financiers (CSRC), a réaffirmé l’ambition de Pékin: transformer les Bourses de Chine continentale en places de classe mondiale.

Un pari compliqué: dominés par des investisseurs individuels, impulsifs et imprévisibles, les marchés chinois traînent une réputation de casino aux montagnes russes irrationnelles. La place de Shanghai s’est effondrée de 25% en 2018 et celle de Shenzhen de 33%, parmi les pires performances du globe.

Chassant les transactions risquées, les autorités vont «renforcer la supervision des marchés, et garantir la survie des meilleures (entreprises) sur la stricte base des mécanismes de marché», a assuré M. Yi, ex-patron de la méga-banque ICBC.

Pékin continuera de développer des marchés «ouverts et transparents» et laissera «les marchés de capitaux jouer leur rôle essentiel dans l’allocation des ressources, la détermination des prix des actifs et la gestion des risques», a également martelé M. Yi.

De fait, pour une entreprise privée chinoise, lever des fonds reste un parcours du combattant: les banques la boudent, préférant accorder des prêts aux groupes étatiques ; et pour s’introduire en Bourse, le processus de cotation reste long et byzantin, avec des exigences élevées (plusieurs années de bénéfices) et un niveau arbitraire pour le prix d’introduction.

Alors même que de nombreux groupes publics endettés restent portés à bout de bras par des gouvernements locaux.

Pour autant, après avoir drastiquement durci l’an dernier les réglementations sur le crédit afin de dégonfler l’endettement du pays, Pékin --inquiet du ralentissement économique-- a désormais entrepris d’assouplir sensiblement ses règles.

Les banques sont encouragées à accorder plus de crédit, et depuis le début de l’année, des mesures ont été dévoilées pour élargir l’accès des investisseurs étrangers aux marchés chinois.

Une annonce a particulièrement exacerbé l’enthousiasme des investisseurs: les autorités vont lancer à Shanghai une plateforme boursière dédiée aux valeurs technologiques, sorte de «Nasdaq chinois» où les règles d’introduction pour les entreprises seront très simplifiées.

Une façon d’éviter que de nouveaux fleurons comme Alibaba ou Baidu se cotent à Wall Street ou ailleurs, à l’heure où Pékin affiche ses ambitions technologiques face aux Etats-Unis.

Ce «Nasdaq à la chinoise» sera crucial pour accompagner le rééquilibrage économique du géant asiatique, a observé Yi Huiman, mais sans livrer de calendrier pour son lancement.

A lire aussi...