La plupart des experts ne s’attendent pas à une baisse prochaine des taux de la part de la Banque nationale suisse (BNS). Mais une telle décision pourrait intervenir plus tôt que prévu selon Martin Lück, à la tête de la stratégie des marchés des capitaux pour l’Allemagne, la Suisse, l’Autriche et l’Europe de l’Est chez le gestionnaire américain d’actifs BlackRock.

Le responsable est d’avis que la gardienne du franc pourrait prendre de court la communauté financière dans les premiers mois de 2024. «Elle a la marge de manoeuvre pour surprendre les marchés. Une baisse des taux est possible au printemps prochain», a-t-il supputé auprès d’AWP.

L’inflation devrait rester modérée l’an prochain, mais elle risque encore de dépasser la cible des 2% que la BNS s’est fixée. Celle-ci table sur un taux de 2,2%, selon ses dernières estimations. «La BNS, grâce à sa politique prudente de ces dernières années, a construit avec le franc une solide forteresse contre l’inflation».

Entre-temps, le franc est devenu si fort qu’il pèse sur les exportations. Il est donc possible que la BNS préfère mettre l’accent sur l’économie plutôt que sur la lutte contre le renchérissement. Lors de sa décision de politique monétaire attendue le 14 décembre, la BNS devrait garder le silence sur les taux, estime M. Lück.