BCE: première baisse depuis 2013 de la demande de crédits par les entreprises

AWP

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Les entreprises ont eu moins recours au crédit bancaire en Espagne et, dans une moindre mesure, en France.

La demande nette de crédits par les entreprises de la zone euro a reculé au quatrième trimestre 2019 pour la première fois en six ans, selon une étude publiée mardi par la Banque centrale européenne (BCE).

Les entreprises ont eu moins recours au crédit bancaire «en Espagne et, dans une moindre mesure, en France», tandis que la demande nette «a augmenté en Allemagne et est restée inchangée en Italie», détaille la BCE dans son rapport.

C’est la «pire information» de cette étude trimestrielle, a souligné Frederik Ducrozet, stratégiste chez Pictet wealth management, sur son compte Twitter.

Ce recul de l’activité de crédit s’explique par une baisse des investissements «en ligne avec une activité économique modérée», explique la BCE, qui a pourtant relancé depuis novembre ses rachats nets d’actifs sur le marché pour donner un coup de fouet à l’activité.

L’institut monétaire ajoute cependant que la demande de prêts aux entreprises «a continué d’être soutenue par le bas niveau général des taux d’intérêt», avec le taux négatif sur les dépôts excédentaires passé en septembre à -0,50%. Celui-ci taxe les banques pour les fonds qu’elles confient à la Banque centrale au lieu de les prêter aux ménages ou aux entreprises.

La «bonne nouvelle», selon M. Ducrozet, est que les banques ont utilisé la troisième vague de prêts généreux de la BCE lancée à l’automne, la série «TLTRO-III», pour recycler ces liquidités en prêts au secteur privé.

Depuis la première vague de TLTRO lancée en 2014, les banques peuvent emprunter d’énormes liquidités à condition qu’elles prêtent à leur tour cet argent aux ménages et entreprises.

Aux conditions actuelles, la BCE leur facturera sur ces prêts un taux d’intérêt pouvant au mieux égaler celui sur les dépôts, soit -0,50%.

Aussi, les banques en zone euro envisagent de recourir encore davantage aux prochaines salves de ces prêts géants, qui leur permettent d’accorder des conditions de crédit favorables tout en préservant leurs marges d’intérêt, selon l’étude.

Pour le premier trimestre 2020, les banques s’attendent enfin à ce que les conditions de crédit pour les prêts aux entreprises «restent inchangées», tandis qu’elles devraient se resserrer pour les prêts au logement et se relâcher pour le crédit à la consommation.

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