BCE: Mario Draghi défend son bilan face aux critiques

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«Accepter l’échec n’est pas une option lorsqu’il existe des outils pour permettre aux fonctionnaires de remplir leur mandat», déclare notamment le président sortant de la BCE.

Mario Draghi (à droite) a reçu ce vendredi un doctorat honoris causa du recteur de l'Université Catholique de Milan, Franco Anelli. ©Keystone

Le patron de la Banque centrale européenne (BCE) Mario Draghi a défendu vendredi son bilan, et notamment les nouvelles mesures de soutien à l’économie annoncées en septembre, à un moment où des dissensions sont apparues au sein de l’institution sur le cap à prendre face à une conjoncture en berne.

«J’ai défini notre philosophie comme étant de faire ‘tout ce qui est possible (...) dans le cadre de notre mandat, pour mener à bien ce mandat,» a-t-il déclaré dans un discours devant des étudiants à l’Université catholique de Milan.

«Accepter l’échec n’est pas une option lorsqu’il existe des outils pour permettre aux fonctionnaires de remplir leur mandat,» a-t-il ajouté.

L’Italien Mario Draghi, qui passe la main à la Française Christine Lagarde à la tête de la BCE au 1er novembre, est aujourd’hui fortement critiqué pour avoir relancé le programme de rachat de dettes pour soutenir l’économie de la zone euro.

Selon un compte-rendu publié jeudi, les gouverneurs de la BCE se sont accrochés sur plusieurs points du paquet de soutien décidé en septembre, notamment une reprise des rachats d’actifs et une baisse du taux sur les dépôts en territoire négatif.

Mario Draghi n’a pas directement répondu à ces critiques en faisant le bilan de ses huit années passées à la tête de la banque, mais il a insisté sur le fait que, selon lui, «en tant que Banque centrale pour la zone euro toute entière, la BCE se doit d’avoir une vue d’ensemble» et de décider «si les bénéfices (...) l’emportent sur les coûts potentiels».

«Les données laissaient à penser, et laissent toujours à penser, que tel est le cas,» a-t-il ajouté.

Au lendemain de la réunion tumultueuse de la BCE le 12 septembre, le gouverneur de la Banque centrale néerlandaise, Klaas Knot, avait jugé «disproportionné» le dispositif adopté et le président de la Bundesbank, Jens Weidmann, avait estimé que la BCE avait «dépassé les bornes» en relançant les rachats de dette sur le marché.

La décision de la BCE en septembre de renouveler les rachats nets d’actifs, mise en sommeil depuis décembre, n’est pas apparue «suffisamment solide» aux yeux de plusieurs gouverneurs de la banque.

Il a été souligné l’absence d’horizon de temps pour ce programme baptisé «QE» (pour Quantitative easing), ce qui «pourrait donner lieu à des demandes d’achat plus élevées» sur le marché et «remettre en cause (ses) limites», jugées importantes «pour garantir que la frontière entre politique monétaire et financement d’Etat ne soit pas floue», ajoute l’institut.

Mario Draghi a indiqué pour sa part que la Cour de justice de l’Union européenne avait donné à la BCE «une grande latitude» dans «l’utilisation de tous les outils» à sa disposition.

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