Banque du Japon: statu quo monétaire en attendant la Fed

AWP

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La banque centrale nippone, dont le gouverneur Haruhiko Kuroda s’exprimera dans la journée, se contente pour l’instant de souligner les importants risques qui pèsent sur l’économie.

La Banque du Japon (BoJ) a reconduit mardi sa politique monétaire ultra-accommodante sans l’assouplir davantage, malgré la faiblesse de l’inflation nippone et les tensions commerciales sino-américaines qui rejaillissent sur la troisième économie du monde.

Sans surprise, l’institution de Tokyo préfère ainsi temporiser avant une décision de la Réserve fédérale américaine (Fed), qui s’apprête à baisser les taux d’intérêt pour la première fois en onze ans.

La BoJ n’a quasiment pas modifié sa panoplie d’outils depuis septembre 2016, tandis que ses homologues, la Banque centrale européenne (BCE) et la Réserve fédérale américaine (Fed), ont entretemps donné un tour de vis avant d’amorcer de nouveau un assouplissement face à l’assombrissement des perspectives économiques.

La banque centrale nippone, dont le gouverneur Haruhiko Kuroda s’exprimera dans la journée, se contente pour l’instant de souligner «les importants risques» qui pèsent sur l’économie, dans une allusion à la querelle commerciale entre Washington et Pékin.

Et promet une nouvelle fois de maintenir ses mesures «aussi longtemps que nécessaire», voire de les renforcer, pour atteindre sa cible d’inflation de 2% «de manière stable».

Elle en est encore très loin, alors que les prix à la consommation (hors produits frais) ont progressé de seulement 0,6% en juin sur un an, une évolution au plus bas depuis deux ans.

D’après ses prévisions communiquées ce mardi dans son rapport trimestriel, la BoJ devra encore attendre des années pour parvenir à ses fins: même en 2022, le compte n’y sera pas, avec des prix attendus en hausse de 1,6% sur la période d’avril 2021 à mars 2022.

D’ici là, l’inflation devrait osciller autour de 1% en 2019/20 et de 1,3% l’année suivante, des chiffres légèrement abaissés par rapport aux projections d’avril.

Pourtant, la BoJ déploie un large arsenal, à commencer par un massif programme de rachats d’actifs pour un montant annuel de 80.000 milliards de yens (660 milliards d’euros au cours actuel). En réalité, ce montant, qui varie pour que le taux des obligations d’Etat à 10 ans se maintienne autour de 0%, est actuellement beaucoup moins élevé.

L’objectif est que les investisseurs qui se défont de ces actifs, des banques le plus souvent, réinjectent dans l’économie les liquidités qu’ils obtiennent en échange. Les établissements bancaires sont censés prêter aux ménages et aux entreprises qui, à leur tour, doivent stimuler la croissance et l’inflation.

Dans la même optique, la BOJ a instauré des taux d’intérêt négatifs (-0,1%) sur certains dépôts de banques dans ses coffres, pour les dissuader d’y faire dormir de l’argent.

Las, ces ambitieuses mesures ont échoué pour l’heure à vaincre durablement l’état d’esprit déflationniste qui persiste au Japon, freinant consommation et croissance.

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