Altran montre les muscles avant son rachat par Capgemini

AWP

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Altran a nettement amélioré sa rentabilité et amélioré sa performance en Europe l’an dernier, mais ses bénéfices ont été un peu moins bons que prévu.

Le groupe de conseil en technologie Altran, qui est en train de se faire racheter par le géant de l’informatique Capgemini, a nettement amélioré sa rentabilité et amélioré sa performance en Europe l’an dernier, mais ses bénéfices ont été un peu moins bons que prévu.

Selon un communiqué publié mardi, le bénéfice net a augmenté de 78,7% en 2019, à 144 millions d’euros (154 millions de francs). C’est moins que les 221 millions qu’attendaient les analystes, selon le consensus du fournisseur d’informations financières Factset.

Le chiffre d’affaires est quant à lui de 3,22 milliards d’euros, en hausse de 10,3% (+6% en organique). Un niveau globalement conforme aux prévisions des analystes.

Ces résultats étaient accueillis sans grande secousse à la Bourse de Paris, où le titre du groupe était presque stable (+0,03%) vers 09H45 GMT, dans un marché en hausse de 0,41%.

«En 2019, Altran a délivré des résultats solides dans un environnement en évolution», s’est réjoui le PDG d’Altran Dominique Cerutti, lors d’une conférence téléphonique.

«Nous avons réalisé une bonne performance en Europe, en dépit des difficultés du marché automobile en Allemagne et du ralentissement macroéconomique lié au Brexit au Royaume-Uni», a-t-il justifié. Dans la région Amériques, «nous continuons d’observer une accélération de notre croissance».

OPA de Capgemini: résultats «la semaine prochaine»

Le groupe reste surtout dans l’attente des résultats de l’offre publique d’achat (OPA) amicale relancée par Capgemini sur son capital. Les résultats doivent intervenir «la semaine prochaine», a précisé Dominique Cerutti.

Capgemini avait annoncé en juin son intention de prendre le contrôle d’Altran, pour se positionner sur les futurs et énormes marchés de la numérisation de l’industrie.

Capgemini est le mastodonte français des services informatiques, avec 13 milliards d’euros de chiffre d’affaires annuel, dont 35% en Amérique du Nord, et 200.000 collaborateurs. Son mariage avec Altran doit créer un géant mondial du numérique et de la technologie.

L’OPA ne s’est pas déroulée comme prévu, avec une contestation d’actionnaires minoritaires d’Altran, menés par le fonds activiste américain Elliott, jugeant le prix offert (14 euros par action) trop faible. Capgemini avait revalorisé son offre à la dernière minute, à 14,50 euros.

Capgemini avait annoncé fin janvier que 53,57% du capital d’Altran avaient été apportés à son OPA, qui a été rouverte jusqu’au 10 février. Mais avant de prendre pleinement possession de ses parts, il attend une décision de la cour d’appel de Paris sur la conformité du visa donné à l’OPA par l’Autorité des marchés financiers (AMF), qui doit intervenir avant le 24 mars.

Cyberattaque à 20 millions d’euros

Dans le détail l’an dernier, le chiffre d’affaires d’Altran en Europe, son principal marché, a augmenté de 5,7% à 2,38 milliards d’euros, tandis qu’il a bondi dans la région Amériques (+26,3% à 803,3 millions d’euros).

Altran a dégagé l’année dernière un flux de trésorerie «solide», a précisé le PDG, tandis que sa rentabilité opérationnelle continue de s’améliorer, atteignant 12,7%.

Le groupe est parvenu à réduire son endettement financier net, son ratio d’endettement s’élevant à environ 2,8 fois son excédent brut d’exploitation (Ebitda) fin décembre 2019, contre 3 fois un an plus tôt.

Il a également minimisé l’impact de la cyberattaque au rançongiciel dont il a été victime au mois de janvier 2019.

Celle-ci a représenté un coût direct de 20 millions d’euros, selon le groupe. Mais l’impact net est limité à une perte de 5 millions d’euros, le groupe ayant bénéficié d’une assurance de 10 millions d’euros au cours de l’exercice, associée à un complément de 5 millions encaissé en janvier dernier.

Si Altran n’a pas délivré de prévisions chiffrées pour son exercice 2020, il prévoit toutefois une «amélioration des performances», et estime que «la plupart des événements disparates» du deuxième semestre 2019, tels que le Brexit, «devraient se normaliser en 2020».

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