Allemagne: le moral des consommateurs au plus bas

AWP

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L’indicateur est attendu à 2,7 points, sa valeur la plus basse depuis la grande crise financière de 2009. La baisse est de 5,6 points par rapport à mars.

Le moral des consommateurs allemands devrait s’effondrer en avril après une première baisse en mars, reflétant l’aggravation de la pandémie de nouveau coronavirus et les restrictions qui y sont associées, selon le baromètre GfK publié jeudi.

L’indicateur est attendu à 2,7 points, sa valeur la plus basse depuis la grande crise financière de 2009. La baisse est de 5,6 points par rapport à mars, qui a été révisé en baisse de 1,5 point, à 8,3 points.

L’institut a par conséquent retiré sa prévision de croissance de 1% des dépenses de consommations pour l’année. Au contraire, «les détaillants, fabricants et prestataires de services doivent se préparer à une récession», explique Rolf Bürkl, expert en consommation de GfK, sans être plus précis.

Les attentes des consommateurs sur l’évolution de la conjoncture sont en recul de 20 points et font qu’elles retombent largement en territoire négatif, à -19,2 points. Un tel niveau n’avait plus été vu depuis l’été 2012, en pleine crise de la dette.

Le GfK explique ce recul par une économie opérant un «freinage complet» en très peu de temps, à l’image d’usines à l’arrêt et de magasins ou restaurants fermés.

Plus représentatif encore de la grande peur qui saisit la première économie européenne, l’indice IFO du moral des entrepreneurs allemands a enregistré en mars sa plus lourde chute depuis 1991, à 86,1 points, selon une donnée publiée mercredi et révisant légèrement à la baisse une précédente estimation.

Aussi, le GfK estime que le recours annoncé au chômage partiel par les employeurs et la peur de perdre son emploi pèsent sur le moral des consommateurs.

La composante de l’indicateur qui mesure leurs attentes de revenus est ainsi retombée à son plus bas niveau depuis sept ans à 27,8 points.

Par crainte de se retrouver longtemps reclus à domicile, les Allemands ont multiplié les achats de précaution ou «Hamsterkäufe» dès février, en se ruant sur les pâtes, la farine ou encore le papier toilette. Or, ces achats masquent le recul marqué de la propension globale à consommer dans les mois à venir, également relevé par l’institut.

L’enquête du GfK a été réalisée pendant la première quinzaine de mars, avant que ne soient connues bien des décisions de fermetures de commerces mais aussi avant le plan sans précédent adopté par Berlin pour lutter contre les dégâts économiques de l’épidémie.

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