Adecco mal engagé dans l’année 2018

AWP

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Les investisseurs sanctionnent le recul de 26% du bénéfice net au premier trimestre. Le CEO Alain Dehaze reste confiant.

Adecco a entamé l’année 2018 en repli. Affichant des revenus en baisse au 1er trimestre, le numéro un mondial du placement de personnel a vu son bénéfice net dégringoler de 26% en l’espace d’un an à 130 millions d’euros. Les investisseurs ont quant à eux sanctionné ce fort repli, consécutif notamment à des charges de restructuration et des effets de change négatifs.

De janvier à fin mars, le chiffre d’affaires s’est inscrit à 5,69 milliards d’euros (6,8 milliards de francs), en repli de 1%, a précisé mardi le groupe établi à Glattbrugg. Ajustés des changements intervenus au niveau du périmètre de consolidation et des jours ouvrés, les revenus ont cependant progressé de 6%. Entre octobre et décembre 2017, ils s’étaient étoffés de 7%, après avoir enregistré des hausses de 6% durant plusieurs trimestres.

Sur les trois premiers mois de l’année, le groupe aux origines vaudoises a surtout souffert en Amérique du Nord et en Grande-Bretagne, où ses revenus ont plongé de plus de 10%. Une hausse a, en revanche, été constatée en France (+10%), le principal marché d’Adecco bénéficiant de la bonne tenue des affaires des entreprises industrielles, de celles actives dans la logistique et du secteur automobile. Le chiffre d’affaires a également nettement progressé en Italie (+17%).

Le résultat d’exploitation avant impôts, intérêts et amortissements (Ebita) s’est aussi contracté de 28% à 194 millions d’euros. Ajusté des éléments exceptionnels, il s’est réduit d’un bon cinquième à 214 millions d’euros, la marge afférente diminuant de 4,8 à 3,8%.

ACTION EN CHUTE LIBRE

L’entreprise a attribué le repli de sa rentabilité à plusieurs facteurs uniques, dont notamment l’épidémie de grippe et plusieurs investissements à caractère stratégique ainsi que les grèves en Allemagne. Les charges liées au personnel ont aussi augmenté, l’effectiif du groupe s’étoffant de 4%. Ces éléments exceptionnels devraient cependant voir leur impact se réduire en cours d’exercice, alors que la direction estime être en bonne voie en matière de réduction de coûts, celles-ci devant atteindre 50 millions d’euros au 2e semestre.

Les effets de change ont également pesé sur le bénéfice net. Sondés par AWP, les analystes avaient en moyenne anticipé un bénéfice net de 148 millions d’euros, un Ebita de 225 millions et des revenus de 5,69 milliards.

Dans la foulée, les investisseurs ont sanctionné la performance. Vers 11h10 à la Bourse suisse, le titre du numéro un mondial du placement de personnel accentuait ses pertes, dégringolant de 5,19% à 63,94 francs, après avoir ouvert en baisse de 2,14%. Dans le même temps, l’indice des valeurs vedettes Swiss Market Index (SMI) fléchissait de 0,41% à quelque 8941 points.

A la Bourse, l’action Adecco a fini lanterne rouge en baisse de 5,3% à 63,86 francs, dans un SMI en baisse de 0,38%.

OPTIMISME DE MISE

Certains analystes ont en particulier été surpris par l’ampleur du repli de la marge opérationnelle. «Au vu de l’actuel cycle économique, de telles mauvaises surprises sont particulièrement indigestes», a ainsi noté la Banque royale du Canada. En clair, dans le contexte conjoncturel actuel, une entreprise cyclique comme Adecco doit faire mieux.

Du côté des nouvelles plus réjouissantes, les analystes ont dans l’ensemble mis en exergue une croissance organique solide des revenus, saluant aussi les perspectives en la matière. Baader Helvea estime pour sa part que les investissements, qui ont également pesé sur la performance trimestrielle, paieront à moyen et à long terme. Contrairement à nombre de ses collègues, l’analyste de Baader Helvea recommande le titre du groupe zurichois à l’achat.

Evoquant la suite de l’année, Adecco se veut relativement optimiste, sur la base d’une croissance organique ajustée de 5 à 6% constatée en mars et en avril. De plus, la situation en matière de jours fériés au 2e trimestre devrait s’accompagner d’effets favorables sur la marge brut, à hauteur de 15 points de base.

Dans un entretien avec AWP, Alain Dehaze, le directeur général d’Adecco, s’est dit confiant quant à l’évolution des affaires, «une consolidation de l’actuelle dynamique» étant observée, alors qu’aucun élément ne laissant augurer d’un affaiblissement. Le Belge a aussi fait part de sa satisfaction de voir le groupe conserver en début d’année son premier rang dans le secteur du travail temporaire en termes de chiffre d’affaires.

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