ABB: la rentabilité a bien résisté au troisième trimestre

AWP

2 minutes de lecture

La direction ne s’aventure pas sur le terrain des perspectives chiffrées pour l’ensemble de l’exercice, préférant évoquer une situation conjoncturelle mitigée en Europe et en Chine.

Le conglomérat électrotechnique et d’automatisation ABB a essuyé une érosion du chiffre d’affaires, des entrées de commandes et de la rentabilité au troisième trimestre. Le groupe zurichois n’en a pas moins offert une résistance inescomptée sur ce dernier point. Les perspectives brossées par la direction demeurent floues, mais la réorganisation semble correspondre à la feuille de route.

Les recettes comme les entrées de commandes se sont contractées de 3% en comparaison annuelle à respectivement 6,89 et 6,69 milliards de dollars (quasiment autant en francs). L’excédent d’exploitation (Ebita) a égaré 1% à 806 millions et le bénéfice net a chuté de 15% à 515 millions.

Les analystes consultés par AWP attendaient un peu mieux en matière de revenus et de demande. L’Ebita par contre était en moyenne anticipé à 792 millions et le bénéfice net à 398 millions.

Effets de périmètre

Les résultats ont souffert d’une base de comparaison biaisée, intégrant encore les équipements pour réseaux électriques. La finalisation de cette cession au nippon Hitachi est agendée début 2020, mais les résultats de l’ancienne division Power Grids ont déjà rétroactivement rejoint la rubrique «opérations non poursuivies» il y a un an.

Robotics and discrete automation a vu ses entrées de commandes dégringoler de 18% à 709 millions, alors que les recettes ont fondu de 6% à 831 millions. Le directeur financier Timo Ihamuotila a attribué mercredi en conférence téléphonique ce repli à la faiblesse des débouchés dans l’automobile, doutant ouvertement d’une reprise fin 2019.

Revenus et nouveaux ordres pour la principale source de revenus, Electrification, se sont contractés de 1% à respectivement 3,19 et 3,16 milliards.

La demande pour Automation a récupéré 1% à 1,44 milliard, alors que le chiffre d’affaires a cédé 3% à 1,49 milliard. Les revenus de Motion ont progressé de 1% à 1,63 milliard et les entrées de commandes ont reculé d’autant à 1,62 milliard.

Perspectives troubles

La direction ne s’aventure toujours pas sur le terrain des perspectives chiffrées pour l’ensemble de l’exercice, préférant évoquer une situation conjoncturelle mitigée en Europe et en Chine, déclinante aux Etats-Unis et teintée d’incertitudes géopolitiques à l’échelle mondiale.

L’intégration de General Electric Industrial Solutions (GEIS) doit permettre d’afficher fin 2019 une modeste croissance et une amélioration de la rentabilité opérationnelle.

Le démantèlement de l’organisation par régions au profit d’une segmentation par domaines d’activités doit parvenir à bout touchant d’ici la fin de l’année et permettre d’économiser 150 à 200 millions de dollars sur l’exercice. A l’horizon 2021, les économies annualisées restent devisées à environ 500 millions.

La Banque royale du Canada (RBC) salue un excédent d’exploitation et un bénéfice net sensiblement meilleurs que prévu, mais se demande si cette performance reflète réellement des frais de restructuration moindres que budgétisés ou s’il s’agit d’un simple effet de calendrier.

L’établissement canadien suivra de près l’évolution des pour l’heure contre-performances de Power Grids. Une persistance de la tendance négative pour cette future ex-division risquerait en effet de brider le produit net de sa cession, actuellement devisé entre 7,6 et 7,8 milliards de dollars.

Morgan Stanley prévient que si la performance peut séduire des investisseurs opportunistes, elle ne suffira pas à susciter de nouvelles professions de foi à long terme. La banque salue un grand nettoyage bien engagé chez ABB, qui permettra au prochain patron de prendre sereinement ses fonctions en début d’année prochaine.

ABB a profité de ces annonces pour rester en tête du SMI sur l’ensemble de la séance. A la clôture de la place zurichoise, la nominative s’appréciait de 3,5% à 19,92 francs dans un SMI quasiment stable (+0,06%).

A lire aussi...