La promesse d’une rencontre prochaine entre les présidents chinois et américain, engagés dans une féroce lutte commerciale, a fait repartir mardi à la hausse les Bourses européennes.

«Nous assistons à un petit rebond technique parce que Donald Trump essaye de temporiser» en laissant entendre qu’un accord commercial avec la Chine pourrait intervenir à l’occasion du G20 en juin, résume Cédric Besson, conseiller gérant chez Gaspal Gestion.

Plus globalement, nous digérons «depuis six séances les tweets de monsieur Trump» envoyés début mai, avec un «verre à moitié plein qui est passé à moitié vide» pour les investisseurs, a-t-il complété.

La guerre commerciale entre les deux Etats est repartie de plus belle lundi avec l’annonce de représailles chinoises aux droits de douane américains.

La Chine a indiqué mardi n’avoir «aucune information» à transmettre sur un éventuel entretien entre Donald Trump et Xi Jinping.

A New York également, les indices montaient à la mi-séance: vers 16H20 GMT, l’indice vedette de Wall Street, le Dow Jones Industrial Average, gagnait 1,18%, à 25.622,62 points. L’indice Nasdaq, à forte coloration technologique, prenait 1,39%, à 7.753,26 points, et l’indice élargi S&P 500 1,20%, à 2.845,66 points.

L’Eurostoxx 50 a terminé en hausse de 1,31%.

A Paris, le CAC 40 a clôturé en forte hausse de 1,50%, à 5.341,35 points. Renault a souffert (-2,32% à 53,11 euros) de la chute des profits annuels annoncée par son partenaire japonais Nissan, qui a jugé qu’une intégration plus poussée avec le groupe français n’était pas à l’ordre du jour. ADP s’est replié (-1,28% à 154,00 euros) en raison de la suspension du processus de privatisation. Les titres les plus éprouvés par la guerre commerciale ont respiré, à l’instar de STMicroelectronics (+6,49% à 15,09 euros), Kering (+3,56% à 508,50 euros) ou encore Valeo (+3,11% à 27,89 euros). Dans l’énergie, EDF (+3,25% à 12,55 euros) et Engie (+1,86% à 13,44 euros) ont profité de bons résultats trimestriels.

A Francfort, le Dax s’est apprécié de 0,97% pour finir à 11.991,62 points. Dans le sillage de Monsanto, condamné à verser 2 milliards de dollars à deux Américains, Bayer, propriétaire du semencier, a continué de s’enfoncer (-2,02% à 55,33 euros) de même que le sidérurgiste Thyssenkrupp, tombé dans le rouge (-3,12% à 12,74 euros). En annonçant sa restructuration, le vieux conglomérat avait pourtant pris plus de 28% vendredi. Volkswagen, qui s’apprête à investir 1 milliard d’euros dans un site de batteries électriques, a légèrement progressé (+1% à 149,02 euros). Le bénéfice de l’assureur Allianz a suscité l’enthousiasme (+1,81% à 100,40 euros).

A Londres, l’indice FTSE-100 a grimpé de 1,09% pour terminer à 7.241,60 points. Sensibles à l’actualité chinoise, les sociétés minières (+3,14% pour Rio Tinto à 4.505 pence) et les entreprises du luxe (+2,66% pour Burberry à 1.913,50 pence) ont très fortement rebondi. En revanche, le géant des télécoms Vodafone a chuté (-3,75% à 126,84 pence), après avoir dévoilé une lourde perte annuelle, déjà fortement anticipée lundi (-5%). Mauvaise journée également pour le groupe de distribution en ligne Ocado (-4,17% à 1.264,50 pence).

A Milan, l’indice FTSE Mib a repris 1,45%, à 20.893 points. Le fabricant de câbles Prysmian s’est envolé (+7,18% à 17,17 euros) après l’annonce lundi soir d’un bénéfice net triplé au premier trimestre. En revanche, Unicredit se classe dernier (-1,69% à 10,71 euros) après de nouvelles rumeurs sur une possible offre du groupe bancaire italien sur la Commerzbank.

A Madrid, l’Ibex 35 a pris 0,89%, à 9.127,60 euros. Banco Santander, qui s’apprêterait à supprimer 3.700 postes en Espagne, s’est distingué (+0,97% à 4,10 euros). Le producteur d’acier inoxydable Acerinox signe la plus forte hausse (+4,59% à 8,89 euros). Mais la chaîne de supermarchés Dia plonge (-7,40% à 0,62 euro) après avoir confirmé une lourde perte au premier trimestre.

A la Bourse de Zurich, l’indice SMI a gagné 0,44%, à 9.404,08 points. Seul Alcon, spécialisée dans l’ophtalmologie, a fini dans le rouge (-1,95% à 61,50 CHF). Le cimentier franco-suisse LafargeHolcim occupe le devant de la scène (+3,22% à 51,92 CHF).

A Lisbonne, l’indice PSI 20 a rebondi de 0,76%, à 5.109,10 points. L’entreprise de BTP Mota Engil finit dans le peloton de tête (+3,23% à 2,11 euros) et le spécialiste de l’acier et de l’immobilier Ramada Invest (-1,29% à 7,64 euros) en queue de classement.

A Amsterdam, l’indice AEX a clôturé en hausse de 1,17%, à 550,65 points. A la hausse, la plateforme de paiement en ligne Adyen (+4,16% à 665,40 euros). A la baisse, le chimiste et pétrolier Vopak (-0,29% à 37,41 euros).

A Bruxelles, l’indice Bel-20 s’est apprécié de 1,25%, à 3.495,15 points. La société de biotechnologies Argenx a bondi (+5,21% à 107,10 euros) mais le spécialiste de l’immobilier Cofinimmo s’est fortement replié (-1,60% à 111,00 euros).