Tokyo trébuche, prudence autour du Brexit

AWP

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Le Nikkei a cédé 0,99%, et l’indice élargi Topix a reculé de 0,84%.

La Bourse de Tokyo a fini en repli mercredi, retombant après sa forte hausse de la veille, sur fond de prudence avant un nouveau vote du Parlement britannique, cette fois sur la possibilité d’un Brexit sans accord.

A l’issue des échanges, le Nikkei des 225 valeurs vedettes a cédé 0,99% (-213,45 points) à 21.190,24 points, et l’indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a reculé de 0,84% (-13,41 points) à 1.592,07 points.

Sur le volet des changes, le dollar était quasi inchangé, autour de 111,30 yens, tandis que l’euro se hissait à 125,65 yens, contre 125,26 yens mardi à la fermeture de la place tokyoïte.

«Les indices ont subi des prises de bénéfices après deux jours de gains», a commenté auprès de l’AFP Shinichi Yamamoto, analyste d’Okasan Securities à Tokyo. Le Nikkei avait bondi mardi de 1,79%.

Selon lui, les investisseurs ont peu réagi au rejet par les députés britanniques du Traité de retrait de l’UE, malgré d’ultimes modifications annoncées lundi par la Première ministre Theresa May.

«Le résultat était attendu», a commenté M. Yamato.

Mercredi, c’est l’option dite du «no deal» qui sera soumise au vote. Si elle est refusée, le Parlement votera à nouveau jeudi, pour se prononcer sur un éventuel report «limité» du Brexit.

«Nombreux sont ceux qui pensent que le Royaume-Uni va repousser le divorce mais il n’est pas certain que l’Union européenne accepte cette solution, ce qui rend les investisseurs prudents et inquiets d’un possible tumulte économique», a souligné pour l’agence Bloomberg Seiki Orimi, au sein de Mitsubishi UFJ Morgan Stanley Securities.

Boeing: ANA attentiste

Le moral a aussi été assombri par une statistique nippone décevante: les commandes de biens d’équipement du secteur privé ont chuté de 5,4% sur un mois, heurtées par le ralentissement en Chine.

Les entreprises du secteur ont accusé le coup, à l’image du spécialiste des robots industriels Fanuc (-1,73% à 18.365 yens) ou du fabricant de climatiseurs Daikin Industries (-2,27% à 12.265 yens).

Dans le secteur automobile, Nissan a cédé 0,15% à 929,3 yens, au lendemain de l’annonce d’une nouvelle gouvernance pour l’alliance formée avec Renault et Mitsubishi Motors, dans un climat apaisé contrastant avec les tensions de ces derniers mois.

Toyota a terminé aussi dans le rouge (-0,49% à 6.585 yens), de même que Honda (-0,82% à 3.022 yens).

A noter le recul du titre de la compagnie aérienne ANA (-1,45% à 3.987 yens), qui a dit ne pas prévoir de suspendre ses commandes de 30 737 Boeing MAX 8. Ce modèle d’avion est cloué au sol par de nombreux pays et compagnies, après le crash d’un vol d’Ethiopian Airlines dimanche.

Le spécialiste des fibres de carbone Toray Industries, fournisseur de Boeing, a pour sa part lâché 2% à 737,3 yens, même si les analystes estiment que la crise traversée par Boeing ne devrait avoir qu’un impact minime sur ses résultats.

Fujifilm a quant à lui fini sur une perte de 0,62% à 5.113 yens. Ce grand nom de la photo poursuit sa diversification en accentuant sa présence dans le domaine de la santé: il a annoncé mardi un accord pour acquérir un site de production situé au Danemark du laboratoire pharmaceutique américain Biogen, pour un montant de 890 millions de dollars.

Rares valeurs à clôturer en hausse, Sony a pris 0,25% à 5.166 yens et Nintendo 0,71% à 30.840 yens.

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