La Bourse de Tokyo a terminé en net repli jeudi après deux séances positives, sur fond de regain d’inquiétudes des investisseurs après l’annonce par l’administration Trump d’une possible augmentation des taxes douanières sur les marchandises chinoises.

A l’issue des échanges, le Nikkei des 225 valeurs vedettes a cédé 1,03% (-234,17 points) à 22.512,53 points, et l’indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a reculé de 1% (-17,67 points) à 1.752,09 points.

Sur le volet des changes, le dollar valait 111,56 yens à la clôture de la place tokyoïte, contre 112 yens mercredi au même moment, et l’euro fléchissait à 130,00 yens, contre 130,85 yens la veille, des orientations défavorables à l’achat de titres exportateurs nippons.

«Le président (Donald Trump) m’a chargé de considérer la possibilité d’accroître les tarifs douaniers de 10% à 25%» sur 200 milliards de dollars d’importations chinoises, a fait savoir mercredi le représentant américain au Commerce (USTR), Robert Lighthizer.

Cette perspective a refroidi les marchés, qui espéraient la veille une reprise du dialogue entre les deux pays.

Les indices tokyoïtes ont d’emblée démarré en baisse avant d’accentuer leurs pertes au vu de la dégringolade des Bourses chinoises.

Les investisseurs ont aussi réagi à une décision de la Réserve fédérale américaine (Fed) qui a laissé les taux d’intérêt inchangés mercredi mais insisté sur la «forte» croissance de l’activité de l’économie américaine, signalant la probabilité d’une prochaine hausse du coût du crédit.

«Il est difficile pour les donneurs d’ordres de spéculer à la hausse en raison de craintes de taux d’intérêt plus élevés. En outre, l’escalade de frictions commerciales entre les Etats-Unis et la Chine pourrait conduire à un ralentissement de l’économie globale», a commenté pour l’agence Bloomberg Mitsuo Shimizu, analyste chez Aizawa Securities.

Les titres des entreprises faisant affaire en Chine ont par conséquent été délaissés, à l’image du fabricant d’engins de chantier Komatsu (-3,65% à 3.239 yens) ou encore du spécialiste des robots industriels Fanuc (-3,17% à 21.665 yens).

Ont fini également dans le rouge plusieurs entreprises qui ont publié des résultats ou projections jugés décevants: c’est le cas du groupe de télécommunications KDDI (-2,78% à 3.040 yens), du sidérurgiste Kobe Steel (-9,60% à 1.026 yens) ou encore du fabricant de montres et calculatrices scientifiques Casio (-8% à 1.690 yens).

La firme de cosmétiques Shiseido a elle aussi été sanctionnée (-4,67% à 8.002 yens) au lendemain de l’annonce d’une réorganisation de sa ligne de maquillage, passant par l’arrêt de près de 100 produits, dans le but de rajeunir sa clientèle. Une stratégie qui n’a visiblement pas convaincu.

Du côté des titres vedette de la cote, le fleuron de l’électronique Sony a accru ses gains (+0,19% à 6.117 yens) après avoir bondi mercredi grâce à de bons résultats. En revanche, le pionnier des jeux vidéo Nintendo a reflué (-2,25% à 38.220 yens).

Dans l’automobile, Toyota, qui dévoilera ses comptes trimestriels vendredi, a lâché 1,58% à 7.282 yens. Même morosité du côté de ses rivaux Nissan (-1,59% à 1.047 yens) et Honda (-2,86% à 3.355 yens).