Tesla chute à Wall Street suite à des départs de dirigeants

AWP

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La directrice des ressources humaines et le chef comptable ont remis leur démission. Le patron Elon Musk crée un nouveau scandale.

Tesla chutait vendredi dans les premiers échanges à Wall Street, en raison des départs de deux dirigeants tombant au moment où le constructeur de véhicules électriques est sous pression pour honorer des objectifs de production élevés.

Vers 14H00 GMT, le titre perdait 6,64% à 262,75 dollars, après avoir décroché de près de 10% quelques minutes plus tôt.

Dave Morton, le chef comptable, a remis sa démission un mois seulement après son embauche, expliquant ne pas supporter la forte médiatisation autour du groupe.

Gabrielle Toledano, la directrice des ressources humaines, a également quitté le groupe, a-t-elle indiqué elle-même à l’agence Bloomberg News.

Contacté par l’AFP, Tesla n’a pas répondu dans l’immédiat.

Le bref séjour de M. Morton dans le groupe a été marqué par une série d’événements déclenchée par un tweet du charismatique directeur Elon Musk le 7 août, le lendemain de son arrivée, évoquant un possible retrait de la cote et assurant qu’il avait le financement pour réaliser cette opération.

Ces déclarations ont engendré une tempête autour du groupe, le gendarme de la Bourse, la SEC, ouvrant une enquête pour déterminer si M. Musk disposait bien des fonds pour cette opération.

Des révélations sur des rencontres et des discussions avec des dirigeants du fonds souverain d’Arabie saoudite (PIF) n’avaient pas réussi à apaiser les doutes de la communauté financière, ce qui avait contraint M. Musk à annoncer le 24 août qu’il renonçait à son projet.

Des investisseurs et des financiers ayant parié sur l’effondrement du titre Tesla ont déposé plainte, accusant Elon Musk de manipulation de cours, tandis que l’enquête de la SEC est en cours.

Les départs de M. Morton et de Mme Toledano s’ajoutent à ceux au premier trimestre d’Eric Branderiz, le prédécesseur de M. Morton, et de Susan Repo, la trésorière du groupe.

Interview déjantée d’Elon Musk
Déjà confronté aux difficultés de son entreprise et critiqué pour ses frasques, le PDG de Tesla, Elon Musk, a de nouveau fait parler de lui avec une interview déjantée au cours de laquelle il est apparu buvant du whisky et fumant du cannabis.
Dans la nuit de jeudi à vendredi, le milliardaire de 47 ans s’est confié pendant près de deux heures au comédien et animateur Joe Rogan. Environ 90’000 personnes ont suivi l’émission diffusée en direct sur Youtube. «Je ne pense pas que vous voudriez être à ma place, vous n’aimeriez pas tellement», a-t-il lancé.
En août, Elon Musk avait révélé son état d’intense fatigue et de stress lors d’un entretien au New York Times, qui le décrivait comme «passant du rire aux larmes» au cours de la conversation.
«C’est peut-être mièvre mais, pour moi, l’amour est la réponse. Passez plus de temps avec vos amis et moins de temps sur les réseaux sociaux», a enjoint ce grand adepte de Twitter aux internautes jeudi soir.
L’un de ses tweets récents, sur un possible retrait de la Bourse du constructeur de voitures électriques, lui vaut des ennuis judiciaires. Elon Musk a depuis renoncé à ce projet.
Entre deux questions, le patron de Tesla sirotait un verre de whisky et a tiré sur un joint que l’animateur lui a proposé. «Je ne fume presque jamais d’herbe», a-t-il dit. «Je trouve que ce n’est pas bon pour la productivité, c’est un peu l’inverse d’une tasse de café».
Elon Musk a également parlé de sa vision d’un avenir dans lequel les humains exploreraient et coloniseraient le cosmos.
«Je crois que le futur dans lequel nous sommes une civilisation qui voyage dans l’espace, au milieu des étoiles, est très excitant», a dit celui qui est aussi patron de SpaceX, qui fabrique des fusées. Vêtu d’un tee-shirt noir où était inscrit «Occupy Mars», il a ajouté: «Si nous devions rester sur terre à jamais, ce ne serait pas un bel avenir».
Les interrogations sur la fragilité d’Elon Musk sont venues s’ajouter ces derniers temps aux doutes de certains investisseurs sur la capacité de Tesla à remplir ses objectifs de production. La société a vu plus d’un cinquième de sa capitalisation boursière partir en fumée depuis le désormais fameux tweet du 7 août sur un retrait de la cote.
 

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