Réouverture? Une question de données plus que de date – Flash boursier Bonhôte

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Les stratégies du déconfinement se dessinent. Les grandes capitalisations continuent de rebondir.

Globalement, les nouveaux cas d’infections au virus ont augmenté de 2.3% en 24 h, pour un total de 2,4 millions dans le Monde. Aux Etats-Unis, il y a 750’000 cas, soit une hausse de 3,3%, tandis que le ralentissement à 1,7% en Italie donne de l’espoir. Les stratégies de sortie se dessinent mais elles seront forcément graduelles. Aux Etats-Unis, ceci nécessiterait de procéder à plus de 4,5 millions de tests par mois selon les autorités médicales. L’espoir de D. Trump de procéder à un «big bang», estimant que 29 Etats seront en mesure de réouvrir sous-peu, semble illusoire. On craint partout une seconde vague, comme à Singapour, et certains pays européens ont prolongé le confinement.

La semaine écoulée a fourni plus d’évidence sur les dommages économiques infligés par les interruptions d’activités liées à la pandémie. Il s’agit maintenant de savoir ce qui pourrait changer lors de la réouverture progressive. En particulier, on peut se demander si les habitudes de consommation vont changer, par exemple avec moins de sorties au restaurant (comme c’est actuellement le cas en Chine) ou de voyages.

Sur les marchés boursiers, l’évolution des cours continue à diviser les sociétés qui sont estimées pouvoir bientôt se sortir de la crise et les autres. Les grandes capitalisations continuent de rebondir et les petites et moyennes restent globalement à la traîne. Quand un colosse comme Amazon se traite au plus haut historique ça donne un sens de sérénité, mais la situation est opposée pour les valeurs bancaires et de l’automobile. En Europe, la chute des ventes de véhicules est de 55% au mois de mars, sur un an. A titre de comparaison, c’était de «seulement» 27% en 2009. Le secteur pétrolier est aussi sous forte pression avec le prix du pétrole américain WTI qui s’est effondré au-dessous de 15 dollars le baril, suite au manque de demande et des capacités de stockage qui débordent.

Les spreads de crédit se sont resserrés de façon significative ces dernières semaines. La Réserve fédérale américaine va acheter pour 750 milliards de dollars d’obligations d’entreprises. Elle inclura les emprunts notés «Investment grade» au 22 mars et qui ont vu leur notation passer à BB ainsi que des ETF High Yield. Pour les emprunts individuels, les investisseurs devront être très sélectifs et faire la distinction entre les émetteurs qui ont juste des problèmes de liquidité, aidés par ce programme de la Fed, et ceux susceptibles d’être insolvables.

L’essentiel en bref

 

Banques US: boom des revenus de négoce

Les résultats publiés par les grandes banques américaines pour le premier trimestre 2020 montrent qu’elles sont restées profitables, mais beaucoup moins que l’an dernier à la même période. Elles ont été sévèrement touchées par la crise du coronavirus et le choc a été particulièrement rude pour celles ayant une large part d’activité de détail (JP Morgan, Wells Fargo, Citigroup ou Bank of America). D’importantes provisions ont dû être faites pour faire face à une flambée d’impayés, des prêts non remboursés ou des retards de paiements, de la part des particuliers et des entreprises. Les banques d’investissement comme Goldman Sachs ou Morgan Stanley ont un peu mieux résisté.

Citigroup par exemple, dont une bonne part d’activité est liée aux cartes de crédit, a enregistré des revenus en hausse de 12% au premier trimestre 2020. Mais elle a vu son bénéfice plonger de 46% à 2,4 milliards de dollars suite à une provision de 7 milliards (pertes de crédit et réserves pour pertes sur prêts). Après des années de faible volatilité et de sous-performance, les trading desks sont par contre apparus comme un îlot de prospérité. L’activité de courtage sur matières premières, devises, actions et obligations en plein boom (cf. graphique) a poussé les revenus de négoce, permettant de compenser un peu les pertes sur les autres divisions, telle la gestion d’actifs. Citigroup a vu notamment ses revenus de négoce s’envoler de 39%, à 5,9 milliards, nettement au-dessus des attentes. Pour Goldman Sachs la hausse était de 28% à 5,16 milliards. Il faut cependant s’attendre à une baisse des volumes pour les prochains mois.

Globalement, la guidance concernant les perspectives pour le prochain trimestre est morose. Ce n’est pas de bon augure pour les banques européennes qui vont publier début mai. Le choc sur le système économique global est tel que son impact sur les revenus opérationnels futurs est difficilement modélisable.

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