Puissant rebond des Bourses européennes

AWP

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Dopées par l’emploi US et la BCE, Paris (+3,71%) a fini sur un plus haut en clôture depuis le 6 mars et Francfort (+3,36%) s’est rapproché du cap symbolique des 13’000 points.

Les Bourses européennes ont fini en liesse vendredi, enregistrant un puissant rebond sur la semaine écoulée, confiantes dans le sursaut des économies et dopées par le soutien massif de la Banque centrale européenne.

En affichant des gains hebdomadaires de plus de 10%, les places de Paris et Francfort ont signé une semaine de hausse spectaculaire.

Paris (+3,71%) a fini sur un plus haut en clôture depuis le 6 mars et Francfort (+3,36%) s’est rapproché du cap symbolique des 13’000 points. Madrid a terminé sur une hausse plus conséquente encore (+4,04%). Londres (+2,25%) et Milan (2,82%) ont progressé de plus de 2%. A Zurich, le SMI a pris 1,14%.

«La tendance haussière des actions est nourrie par les espoirs de sursaut de l’activité économique au fur et à mesure que les restrictions liées au confinement continuent de se relâcher», résume David Madden, analyste chez CMC Markets.

Au lendemain des mesures supplémentaires de soutien annoncées par la Banque centrale européenne (BCE), les investisseurs ont eu une «énorme surprise» en apprenant qu’en mai 2,5 millions d’emplois ont été créés aux Etats-Unis, quand les analystes attendaient 8,5 millions d’emplois détruits, indique Michael Hewson, analyste chez CMC Markets.

«Absolument personne ne pariait sur des créations d’emplois qui arriveraient déjà au mois de mai», indique John Plassard, spécialiste de l’investissement de Mirabaud pour qui «le scénario en V des indices boursiers et en U de l’économie se précise de plus en plus».

Le taux de chômage aux Etats-Unis est donc retombé à 13,3% en mai, alors que les analystes les plus pessimistes le voyaient frôler les 20%, en raison de la pandémie de coronavirus.

Un rebond en marche

«Ce chiffre donne aux marchés la confiance de remonter l’escalier non plus à petits pas mais deux marches à la fois», illustre M. Hewson. Mais «le problème c’est qu’à un moment, ils pourraient retomber».

L’économie a douloureusement souffert en mars et avril en plein confinement d’une grande partie de la planète.

Après un rebond technique qui a marqué la première phase de la hausse des indices, puis les annonces des plans budgétaires et de politique monétaire dans un deuxième temps, ce sont désormais «les statistiques économiques qui vont montrer le rebond de l’activité et qui vont influencer la cote», récapitule Daniel Larrouturou, gérant actions chez Dôm Finance, interrogé par l’AFP.

Après avoir commencé la semaine en fanfare, les marchés européens avaient soufflé un peu jeudi, ayant anticipé le renforcement du dispositif de soutien de la Banque centrale européenne pour soutenir l’économie de la zone euro.

Après la BCE jeudi, ce sera au tour de la Réserve fédérale américaine (Fed) en milieu de semaine prochaine de réunir son comité de politique monétaire.

«Mais ce qui porte maintenant le marché, ce sont moins les annonces des plans budgétaires et de politique monétaire que les anticipations de la reprise économique», insiste M. Larrouturou.

La Commission européenne s’est dite favorable à une levée progressive des restrictions aux frontières extérieures à partir de «début juillet».

Côté pétrole, l’Opep et ses partenaires, dont la Russie, vont se retrouver dès samedi afin de donner suite à leur accord de réduction de la production de pétrole.

Les valeurs automobiles sont reparties en forte hausse, à l’image de Daimler (+7,64% à 39,83 euros), BMW (+2,46% à 59,50 euros) et Volkswagen (5,18% à 148,98 euros). Idem du côté des constructeurs français avec +9,83% à 25,93 euros pour Renault et +8,66% à 15,43 euros pour Peugeot.

Le transport aérien a bénéficié de la réouverture prochaine des frontières et de l’espoir d’un redémarrage du tourisme cet été. IAG, propriétaire de British Airways, s’est envolé de 13,64% à 327,50 pence, EasyJet de 6,99% à 891,20 pence, tandis qu’Air-France KLM a grimpé de 12,4% à 5,57 euros.

Revigorés au lendemain des annonces de la BCE, les titres financiers ont affiché des performances enthousiastes: Société Générale a bondi de 10,3% à 16,85 euros, BNP Paribas de 8,59% à 39,12 euros, et Crédit Agricole de 6,34% à 9,10 euros.

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