Marchés européens sur la défensive après les chiffres de l’emploi US

AWP

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Les principales places européennes se maintiennent dans le rouge, les investisseurs limitant les prises de risques avant le week-end.

Les marchés mondiaux ne se départaient pas de leur prudence vendredi après de nouveaux chiffres sur l’emploi américain montrant une montée du chômage, et une séance en dents de scie la veille.

L’économie américaine a souffert en mars des premiers effets de la crise du coronavirus, avec un taux de chômage monté à 4,4% et 701.000 emplois détruits, selon les données du département du Travail, qui souligne toutefois qu’il «ne peut pas précisément quantifier les effets de la pandémie sur le marché du travail en mars».

Dans le sillage de cette publication, Wall Street a ouvert en baisse, le Dow Jones perdant 0,54% et le Nasdaq s’effritant de 0,13%.

Les principales places européennes se maintenaient quant à elles dans le rouge, les investisseurs limitant les prises de risques avant le week-end.

Vers 15H35 (13H35 GMT), Paris perdait 1,07%, Francfort lâchait 0,19% et Londres reculait de 0,81%. Milan perdait pour sa part 1,36%. Madrid faisait exception et prenait 0,53%. A Zurich, le SMI cédait 0,20%.

Le marché du travail américain n’est pas le seul à pâtir de la crise liée à la pandémie, les perspectives économiques n’apparaissant guère plus florissantes en Europe.

L’activité du secteur privé dans la zone euro a ainsi chuté en mars à son plus bas niveau historique, selon une deuxième estimation de l’indice PMI composite publiée vendredi par le cabinet Markit. L’indice s’affiche à 29,7 points, contre 31,4 points lors de la première estimation fin mars et 51,6 points en février.

«Ce qui fait à peu près consensus aujourd’hui, c’est que l’on aura une baisse du PIB sur le deuxième trimestre de l’ordre de 20% à 25% entre l’Europe et les Etats-Unis, l’Asie étant dans une situation plus favorable», estime auprès de l’AFP Régis Bégué, directeur de la gestion actions chez Lazard Frères Gestion.

Sur une base annualisée, cela donne «quelque chose autour de -5% à -6% de croissance, à supposer que l’économie redémarre pendant l’été», poursuit-il.

Quelle durée de confinement?

Or nous n’avons «pas de certitude sur la durée du confinement, ni sur la pente de redémarrage, qui sera probablement lente», pas plus que sur les «inquiétudes que cela va susciter chez le consommateur», note M. Bégué.

Aussi «les entreprises, assez naturellement, réagissent face à cette situation en suspendant pour la plupart leurs prévisions de résultats et en n’en donnant pas de nouvelles», dit-il encore.

Quant aux prix du pétrole, ils progressaient fortement vendredi, au lendemain d’un bond historique, soutenus par l’annonce d’une réunion exceptionnelle et en urgence des membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et leurs alliés lundi afin de tenter de trouver une réponse commune face à la pandémie et mettre fin à la guerre des prix entre Ryad et Moscou.

Jeudi, des annonces du président américain Donald Trump sur de possibles coupes de la production saoudienne et russe avaient fait flamber les cours du brut de plus de 20% et permis aux marchés actions de finir dans le vert.

Quant à l’euro, il continuait de perdre du terrain face au dollar vendredi, pour la cinquième séance d’affilée, tandis que le marché de la dette, imperturbable, évoluait proche de l’équilibre.

Car la prudence restait de mise face à l’inexorable progression du Covid-19, qui a désormais contaminé plus d’un million de personnes dans le monde.

L’Europe est le continent le plus touché, mais les Etats-Unis sont en passe de devenir le nouvel épicentre de la pandémie, avec un quart des cas enregistrés et près de 1.200 personnes décédées en 24 heures, du jamais vu dans un seul pays.

«Les marchés sont toujours à la recherche d’une visibilité accrue», selon M. Le Liboux, alors qu’à «chaque semaine de confinement qui passe, la facture de la crise enfle».

«Maintenant, le marché n’est plus dépendant que d’un seul point: c’est la durée du confinement», abonde M. Bégué.

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