Les marchés européens en baisse, insatisfaits du niveau d’inflation US

AWP

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Au lendemain de records en clôture, la Bourse de Paris cède 0,84% et Francfort 0,92%. La Bourse de Londres recule de 0,86% et celle de Milan de 1,03%. A Zurich, le SMI fléchit de 0,33%.

Les bourses mondiales évoluent en baisse mardi après des données d’inflation aux Etats-Unis révélant un ralentissement moins fort qu’espéré par les investisseurs, qui repoussent leurs anticipations de baisse des taux directeurs de la Réserve fédérale.

En Europe, au lendemain de records en clôture, la Bourse de Paris a cédé 0,84% et Francfort 0,92%. La Bourse de Londres a reculé de 0,86% et celle de Milan de 1,03%. A Zurich, le SMI a perdu 0,33%.

Outre-Atlantique, Wall Street s’enfonçait plus nettement en terrain négatif: vers 17H00 GMT, le Dow Jones abandonnait 1,15%, le Nasdaq, à dominante technologique, 1,43% et le S&P 500 cédait 1,16%.

«L’élément central de la séance» a été l’inflation aux Etats-Unis avec la publication de l’indice CPI, souligne Alexandre Hezez, analyste du groupe Richelieu.

Publié en milieu de séance, l’indice CPI a révélé un ralentissement de l’inflation en janvier aux Etats-Unis, à 3,1% sur un an contre 3,4% en décembre. Toutefois, les analystes espéraient voir l’indice tomber à 2,9%, sous le seuil symbolique des 3%.

«On reste sur une tendance de désinflation, mais on voit que la machine a du mal à ralentir aux Etats-Unis», estime M. Hezez.

Or, «si d’un coup l’inflation se stabilise ou reprend, cela voudrait dire que les taux d’intérêts de la banque centrale américaine (Fed) ne baisseront pas», poursuit-il.

Les investisseurs estiment désormais à 33% les chances d’une baisse des taux de la Fed en mai, contre 52% lundi, selon les calculs sur les marchés à terme de CME Group.

Après la publication du CPI, «la réaction du marché» a cependant «été conforme aux attentes», ironise Edoardo Campanella, économiste d’UniCredit.

«Le dollar s’est apprécié, les rendements des bons du Trésor ont bondi et les cours des actions ont chuté», résume-t-il.

Sur le marché obligataire, le rendement des bons du Trésor américains à deux ans, l’échéance la plus sensible aux anticipations concernant la politique monétaire, grimpait à 4,60% vers 16H55 GMT contre 4,48% à la clôture de lundi.

Pour l’échéance à dix ans, le taux d’intérêt montait à 4,28%, au plus haut depuis le 30 novembre, contre 4,18% lundi.

Sur le marché des changes, le dollar grimpait de 0,53% face à l’euro qui valait 1,0714 dollar.

L’indice CPI est celui sur lequel, notamment, sont indexées les retraites. La Fed privilégie, elle, une autre mesure de l’inflation, l’indice PCE, qu’elle veut ramener à 2% - niveau considéré comme sain pour l’économie -, et dont les données pour janvier seront publiées le 29 février.

Immobilier et technologie dans le rouge

Sensibles aux niveaux des taux d’intérêt, les valeurs des secteurs immobilier et technologique ont nettement baissé en Europe.

A Paris, le géant des centres commerciaux Unibail-Rodamco-Westfield (URW), a chuté de 4,17%. A Francfort, Adler a lâché 10,78%, Vonovia 2,86%, Deutsche Wohnen 3,06%, Tag Immobilien 2,92%. A Londres, IWG a reculé de 4,13% et Barratt de 4,59%.

Du côté technologique, le géant mondial des centres d’appel Teleperformance a essuyé une baisse de 3,04% et le fabricant franco-italien de composants électroniques STMicroelectronics a reculé de 3,53%. A Londres, Darktrace a abandonné 1,07% et Deliveroo 2,4%. A Francfort, HelloFresh a lâché 8,12%, Infineon 4,96%, SAP 2,98%.

A New York, les «Sept Magnifiques», les méga capitalisations de la technologie, étaient toutes dans le rouge, à l’exception de Nvidia (+0,56%): Microsoft abandonnait 1,69%, Apple 0,94%, Amazon 1,61%, Alphabet 1,32%, Meta 0,81% et Tesla 2,08%.

L’or sous les 2'000 dollars

Dans le sillage du CPI américain, l’once d’or s’échangeait pour 1'994,09 dollars (-1,29%) vers 16H55 GMT, passant sous le seuil des 2'000 dollars.

Le bitcoin a tourné autour des 50'000 dollars plus tôt au cours de la séance, seuil dépassé lundi pour la première fois depuis novembre 2021, mais retombait à 48.562 dollars (-2,57%).

Du côté du pétrole, les prix étaient en hausse, le marché restant très attentif à la situation au Moyen-Orient.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en avril, prenait 0,99% à 82,81 dollars. Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en mars, gagnait 1,27% à 77,90 dollars.

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