Les marchés européens attendent des gestes budgétaires

AWP

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Paris, Londres et Francfort ont progressé de plus de 1%.

Les bourses mondiales ont regagné du terrain mercredi, au lendemain de la baisse de taux surprise de la Réserve fédérale américaine, comptant désormais sur les gouvernements pour limiter les conséquences économiques de l’épidémie de coronavirus.

Dans le sillage des grandes bourses asiatiques, les marchés européens ont clôturé en hausse, visiblement rassurés par les déclarations des banques centrales et des membres du G7, décidés à agir face à la progression de l’épidémie.

Paris a ainsi gagné 1,33%, dans un volume d’échanges très important de 5,9 milliards d’euros. Londres a progressé de son côté de 1,45% et Francfort de 1,19%. Madrid et Milan, enfin, ont gagné respectivement 1,12% et 0,91%. De son côté, le SMI a gagné 1,63% à Zurich.

A Wall Street, les marchés évoluaient également dans le vert, portés par le retour de Joe Biden au rang de favori des primaires démocrates: vers 17H15 GMT, le Dow Jones gagnait 2,22% et le Nasdaq 1,68%.

La Fed avait pris de court les marchés mardi en réduisant ses taux de 50 points de base afin de contrer les effets économiques négatifs de l’épidémie de coronavirus, sans attendre sa réunion de politique monétaire des 17 et 18 mars.

Dans son sillage, la Banque du Canada a annoncé mercredi une baisse de 50 points de base de son taux directeur, invoquant le «choc négatif substantiel» du nouveau coronavirus sur les perspectives économiques canadiennes et mondiales.

Nous avons eu «un effet de surprise hier, qui a joué défavorablement et aujourd’hui nous revenons à une meilleure appréciation de l’action de la Fed», juge auprès de l’AFP Daniel Larrouturou, un gérant actions de Dôm Finance.

La décision de la Fed a été perçue «comme un signe encourageant», abonde Jochen Stanzl, analyste chez CMC Markets.

Avant la Fed, les banques centrales australienne et malaisienne avaient déjà annoncé une baisse de leurs taux directeurs. La Banque du Japon et la Banque d’Angleterre se tiennent également prêtes à agir.

La grande question est désormais de savoir ce que fera la Banque centrale européenne (BCE) - qui dispose a priori de moins de marges de manoeuvre - la semaine prochaine.

Relance budgétaire attendue

De l’avis général, la réponse monétaire seule ne suffira cependant pas à endiguer les conséquences économiques d’une épidémie qui prend de plus en plus des airs de pandémie.

«Tout le monde s’attend à des réponses budgétaires et monétaires», souligne Jane Foley, analyste chez Rabobank. «Le secrétaire américain au Trésor a suggéré qu’il travaillerait avec le Congrès sur une réponse» de ce type.

Les pays membres de la zone euro se sont ainsi dits disposés mercredi à prendre des mesures de nature budgétaire afin de protéger l’économie européenne de l’impact de l’épidémie.

La patronne du FMI, Kristalina Georgieva, a appelé de son côté la communauté internationale à en faire plutôt trop que pas assez pour contrecarrer l’effet du virus.

A ce jour, le Covid-19 a contaminé plus de 93.000 personnes dans le monde et fait plus de 3.200 morts, principalement en Chine, où il est apparu en décembre.

Il affecte dorénavant tous les continents et perturbe la vie quotidienne dans un nombre croissant de pays, comme l’Italie où le gouvernement a annoncé la fermeture des écoles et universités jusqu’au 15 mars, alors que la barre des 100 morts a été franchie mercredi.

«Ce choc sur l’offre est extrêmement complexe à modéliser» car il implique toute «la chaîne de fournisseurs», analyse pour l’AFP Alexandre Drabowicz, responsable adjoint de la plateforme actions chez Amundi.

Ce qui ne l’empêche pas d’être «certain que lors de la (prochaine) saison des résultats dans trois mois, ça va être l’hécatombe» et de présager que «l’année 2020 va être fortement pénalisée».

Après l’OCDE, qui a révisé lundi sa prévision de croissance mondiale pour 2020 à 2,4%, contre 2,9% précédemment, le FMI a estimé mercredi que la croissance mondiale serait inférieure cette année à celle de 2019. L’organisation ne s’est pas risquée toutefois à une prédiction plus précise.

La croissance mondiale était de 2,9% en 2019 et le FMI prévoyait encore en janvier une croissance de 3,3% pour 2020.

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