Les Bourses asiatiques lestées par la guerre commerciale

AWP

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Hong Kong clôture en baisse de près de 2%. Seuil psychologique que Tokyo a franchi aisément.

Les Bourses asiatiques ont subi lundi l’escalade de la guerre commerciale entre Washington et Pékin en fin de semaine dernière, qui ont fait trébucher le yuan chinois et temporairement grimper le yen. Un mouvement qui a fortement pesé sur les valeurs exportatrices nippones en particulier.

A Tokyo, l’indice vedette Nikkei a abandonné 2,17% (-449,87 points) pour terminer à 20’261,04 points. C’est sa plus forte baisse sur une séance depuis le 2 août. L’indice élargi Topix a fini quant à lui sur un repli de 1,61% à 1’478,03 points.

Cette dégringolade était à prévoir, car le marché tokyoïte était déjà fermé pour le week-end quand Pékin a annoncé son intention de relever ses tarifs douaniers sur des produits américains, déclenchant immédiatement une riposte similaire de Washington. Et il a fermé lundi avant que les deux partenaires n’en appellent mutuellement à une reprise du dialogue.

Les marchés financiers chinois ont aussi accusé le coup, alors que le yuan, que Washington soupçonne d’être manipulé par Pékin pour soutenir les exportations chinoises, a atteint lundi un nouveau plus bas depuis 11 ans.
A Hong Kong, l’indice Hang Seng a notamment lâché 1,91% (-499 points) à 25’680,33 points, ses pertes étant aggravées par la tournure violente des troubles politiques secouant la mégapole financière depuis des mois.

Les Bourses chinoises continentales ont cependant limité les dégâts: l’indice composite de Shanghai a perdu 1,17% pour clôturer à 2863,57 points, et l’indice composite de Shenzhen a reculé de 0,77% à 1566,57 points. «L’ambiance n’a pas viré au pessimisme total car les investisseurs sont de plus en plus habitués aux frictions commerciales entre les Etats-Unis et la Chine», selon une note de Guangzhou Wanlong Securities.

D’ailleurs, lundi matin en marge du sommet du G7 à Biarritz (sud-ouest de la France), le ton martial a laissé place à l’apaisement: le président américain Donald Trump a affirmé que les Etats-Unis et la Chine allaient reprendre «très prochainement» leurs négociations commerciales.

Les principaux titres nippons ont été orientés à la baisse lundi, notamment des valeurs technologiques comme Softbank (-4,24% à 4537 yens), les fabricants de robots industriels Yaskawa (-5,64% à 3345 yens) et Fanuc (-3,6% à 17’790 yens). Le fabricant de composants électroniques Taiyo Yuden a fini en queue de l’indice Nikkei (-6,52% à 1891 yens), tandis que le géant diversifié Sony a mieux résisté que la moyenne (-1,08% à 5839 yens).

A contre-courant de la tendance à Tokyo, la possibilité d’un accord commercial avant fin septembre entre les Etats-Unis et le Japon a soutenu les cours de certains distributeurs alimentaires nippons, notamment Japan Meat (+4,88% à 1999 yens), qui devrait profiter d’une baisse des droits de douane de Tokyo sur le boeuf et le porc américains.

Vers 11h15, le dollar s’échangeait à 105,89 yens, en léger rebond par rapport à son début de séance à Tokyo et par rapport à vendredi soir (105,31 yens). L’euro, qui avait lui aussi baissé vendredi face à la monnaie japonaise, remontait à 117,67 yens, dépassant son niveau de vendredi (117,37 yens).

L’euro faiblissait légèrement face au billet vert, se négociant à 1,1113 dollar, contre 1,1146 dollar vendredi.
Après avoir démarré la journée en repli, les cours du pétrole inversaient complètement la tendance: vers 09H05 GMT le prix du baril de brut américain WTI gagnait 0,96% à 54,69 dollars, tandis que le baril de Brent de la mer du Nord prenait 0,78% à 59,80 dollars.

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