Le pétrole perd son élan, le souffle coupé par la Chine

AWP

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Le Brent termine sur une perte de 1,37% à 82,40 dollars et le WTI finit sur un recul de 1,57% à 76,78 dollars.

Les cours du pétrole se sont repliés, lundi, après un bond initial, les craintes d’escalade au Moyen-Orient étant compensées par la liquidation du plus grand promoteur immobilier chinois, perçue comme un signal négatif pour la demande.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars a cédé 1,37%, pour clôturer à 82,40 dollars.

Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain de même échéance a lui lâché 1,57%, à 76,78 dollars.

La séance avait pourtant commencé sur les chapeaux de roue, le marché réagissant brutalement à l’attaque au drone perpétrée dimanche contre des bases accueillant des soldats américains, en Jordanie.

Les frappes, qui ont ont été revendiquéess par la «Résistance islamique en Irak», nébuleuse de combattants issus de groupes pro-iraniens, ont tué trois militaires américains.

Après avoir déjà connu un sursaut, vendredi, consécutif à l’avarie d’un tanker britannique, touché par des missiles tirés par les rebelles yéménites Houthis, l’or noir avait poursuivi son ascension, le Brent prenant jusqu’à 1,64%.

Mais l’élan est retombé, à mesure que les opérateurs déplaçaient leurs regards vers la Chine.

Un tribunal de Hong Kong a ordonné, lundi, la liquidation de l’ancien plus grand promoteur immobilier chinois, Evergrande, incapable de se redresser depuis un défaut sur sa dette, en décembre 2021.

Cette implosion est symptomatique des déboires du secteur immobilier en Chine, longtemps dopé à la dette bon marché avant que le marché ne se retourne.

Ce nouvel épisode intervient alors que les indicateurs des derniers mois dépeignent une Chine à la croissance molle, dont la consommation piétine.

«Les données continuent d’être faibles et la situation d’Evergrande un handicap supplémentaire», a commenté John Kilduff, d’Again Capital. «Ils vont avoir du mal avec leur secteur immobilier.»

«Cela a calmé les prix» du pétrole, selon l’analyste, «malgré les nouvelles qui se succèdent en provenance du Moyen-Orient.»

L’absence de réponse militaire immédiate des Etats-Unis, qui ont pourtant promis une riposte après les frappes en Jordanie, ainsi que les dénégations officielles de l’Iran, ont contribué à faire redescendre les cours, selon John Kilduff.

Le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères a affirmé que les autorités de son pays ne donnaient pas d’ordre aux mouvements régionaux.

«C’était clairement une tentative de désescalade», a estimé John Kilduff.

A chaque nouvelle alerte au Moyen-Orient, «les gens s’affolent, mais le marché finit par retrouver ses esprits, parce qu’il n’y pas de perturbations de l’offre» de pétrole, insiste l’analyste, alors que le marché reste préoccupé par la santé de la demande mondiale.

Edoardo Campanella, d’UniCredit, s’attend néanmoins à ce que les prix se montrent volatils dans les mois à venir et voit le Brent se stabiliser au-dessus de 80 dollars au premier trimestre.

«La prime de risque sur le marché du pétrole va augmenter», promettent les analystes de JPMorgan, «à mesure que la situation géopolitique devient centrale».

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