Le marché de la dette se détend de nouveau légèrement

AWP

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Le taux d’emprunt à dix ans de l’Allemagne a légèrement reculé à 0,644% contre 0,656% mercredi à la clôture du marché secondaire.

Les rendements de la dette en zone euro se sont de nouveau légèrement détendus jeudi, le marché continuant de servir de placement refuge, tout en étant soutenu par une inflation américaine stable.

L’inflation annuelle outre-Atlantique (indice PCE), un indicateur étudié de près par la Réserve fédérale américaine (Fed), a conservé sa dynamique de l’année passée, à 1,7% sur un an. Sur le mois de janvier, elle s’est établie à 0,4% contre +0,1% en décembre, comme s’y attendaient les analystes.

«Il y a une détente sur le marché des taux pour deux raisons», analyse pour l’AFP Eliezer Ben Zimra, gérant allocation d’actifs et dettes souveraines pour Edmond de Rothschild.

Cela s’explique tout d’abord, selon lui, par une petite pause dans l’élan économique, «avec des fondamentaux économiques qui arrêtent un peu d’accélérer».

D’autre part, les marchés actions «ont eu du mal à digérer la première audition de Jerome Powell, le nouveau président de la Fed, au Congrès, qui a rappelé la robustesse de l’économie américaine», ajoute-t-il.

Les investisseurs ont interprété les propos du nouveau patron de la banque centrale américaine, mardi, comme le signe d’une poursuite du resserrement monétaire outre-Atlantique, ce qui aura notamment pour effet de rendre l’endettement plus cher pour les entreprises.

Conséquence: les marchés actions ont reculé, ce qui a profité aux actifs jugés plus sûrs comme la dette souveraine. Et cela a bénéficié d’autant plus au marché obligataire en zone euro qu’»en Europe, le programme d’assouplissement monétaire devrait se poursuivre jusqu’au mois de septembre, et peut-être décembre», rappelle M. Ben Zimra.

«Il n’y aura pas de remontée des taux en 2018 alors qu’aux Etats-Unis, le marché se cale pour trois hausses de taux et commence à réfléchir à davantage», ajoute-t-il.

Enfin, les chiffres d’inflation en Europe publiés mercredi «montrent que l’inflation reste basse. Les fondamentaux économiques aujourd’hui ne permettent pas un resserrement massif en Europe», juge M. Ben Zimra.

Même les dettes des pays du sud de l’Europe ont profité de ce regain d’intérêt pour le marché obligataire, malgré la perspective d’élections législatives en Italie dimanche. Une preuve, pour M. Ben Zimra, que «le marché pour l’instant n’a pas du tout de craintes sur ce scrutin».

A 18h00 (17h00 GMT), le taux d’emprunt à dix ans de l’Allemagne a légèrement reculé à 0,644% contre 0,656% mercredi à la clôture du marché secondaire, où s’échange la dette déjà émise.

Le rendement de même maturité de la France a connu un mouvement similaire, refluant à 0,909% contre 0,918%, tout comme celui de l’Italie, à 1,947% contre 1,974% et celui de l’Espagne, à 1,507% contre 1,539%.

En dehors de la zone euro, le taux britannique s’est également détendu à 1,467% contre 1,501%.

A la fermeture des marchés européens, le taux d’emprunt à 10 ans des États-Unis baissait très légèrement à 2,857% contre 2,861% mercredi tandis que celui à 30 ans se stabilisait à 3,129% contre 3,124% et que celui à deux ans s’affichait à 2,254% contre 2,250%.

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