Les taux d’emprunt en zone euro ont fini sans grand changement vendredi, réussissant à résister grâce à un environnement regagné par l’aversion au risque.

En Europe, le marché a profité cette semaine d’une «détente liée à un sentiment d’aversion pour le risque avec l’élection dimanche en Italie et le résultat de la grande coalition en Allemagne», a analysé auprès de l’AFP Antoine Lesné, responsable stratégie et recherche chez SPDR ETF (filiale de State Street Global Advisors).

Selon lui, les deux échéances de ce dimanche créent un environnement peu propice au risque, favorisant le recours au marché obligataire, qui joue alors le rôle de valeur refuge face aux marchés actions.

Par ailleurs, la défiance des investisseurs était accentuée par les annonces du président américain Donald Trump, qui font redouter une guerre commerciale, en particulier avec la Chine et l’Union européenne.

Le locataire de la Maison Blanche a affirmé jeudi qu’il annoncerait la semaine prochaine l’imposition de droits de douane de 25% sur l’acier et 10% sur l’aluminium importés par les États-Unis.

Loin de rassurer les marchés inquiets des répercussions économiques à long terme de telles mesures, Donald Trump a renchéri vendredi dès l’aube en vantant les mérites des «guerres commerciales» et en menaçant d’imposer des «taxes réciproques» sur les importations de certains produits aux États-Unis.

Ce mouvement d’aversion pour le risque a bénéficié pendant l’essentiel de la séance également aux dettes des pays du sud de l’Europe. Mais dans les derniers échanges, leur rendement sont légèrement remontés.

En revanche, si le discours du nouveau président de la Réserve fédérale américaine Jerome Powell mardi devant la Chambre des représentants avait entraîné une tension des taux souverains américains, son allocution jeudi devant le Sénat s’est voulue plutôt rassurante.

«Il s’est montré assez modéré dans son évaluation des conditions économiques en disant qu’il n’y avait pas de surchauffe dans l’économie», a rappelé M. Lesné.

A 18h00 (17h00 GMT), le taux d’emprunt à dix ans de l’Allemagne a fini quasiment inchangé à 0,651% contre 0,644% jeudi à la clôture du marché secondaire, où s’échange la dette déjà émise.

Le rendement de même maturité de la France a très légèrement progressé à 0,920% contre 0,909%. Le mouvement a été un peu plus prononcé pour celui de l’Italie, à 1,970% contre 1,947% et celui de l’Espagne, à 1,550% contre 1,507%.

En dehors de la zone euro, le taux britannique a fini presque stable 1,474% contre 1,467%.

A la fermeture des marchés européens, le taux d’emprunt à 10 ans des États-Unis repartait à la hausse à 2,866% contre 2,808% jeudi, tout comme celui à 30 ans, à 3,145% contre 3,083% et celui à deux ans, à 2,241% contre 2,212%.