Le marché de la dette a attiré mercredi les investisseurs inquiets de la nouvelle escalade dans le conflit commercial qui oppose la Chine aux Etats-Unis et enclins à chercher refuge sur ces actifs.

«Le ton est monté d’un cran entre les deux premières puissances mondiales et cela génère un mouvement global et synchronisé de refuge vers le marché obligataire», a relevé auprès de l’AFP Daniel Stefanetti, gérant obligataire de la société de gestion luxembourgeoise Ethenea.

Quelques heures après la publication mardi par l’administration Trump d’une liste provisoire de produits importés susceptibles d’être soumis à de nouveaux droits de douane, Pékin a répliqué avec sa propre liste visant des importations du même montant annuel: 50 milliards de dollars.

«Les investisseurs n’arrivent pas à savoir si c’est le début ou la fin des tensions et, dans le doute, ils se mettent à l’abri en attendant que cela se calme», a complété M. Stefanetti.

«Depuis le début de l’année les actions ont beaucoup souffert et nombre d’analystes commencent à se demander si dans un tel contexte, la Réserve fédérale américaine pourra procéder à autant de relèvements de taux directeurs qu’initialement prévu», selon lui.

«Et du coup, alors que tout le monde s’attendait à des taux d’emprunts plus élevés sur la marché obligataire, à la surprise générale, ils ont plutôt tendance à baisser ces derniers temps», a développé l’expert.

Dans ce contexte, les indicateurs du jour, et notamment l’accélération de l’inflation en zone euro en mars, sont passés au second plan.

Aux Etats-Unis, les créations d’emplois dans le secteur privé ont fortement augmenté en mars, dépassant les prévisions des analystes, selon l’enquête mensuelle d’ADP publiée mercredi.

Les commandes industrielles ont augmenté moins que prévu en février et la croissance de l’activité dans les services aux États-Unis a légèrement ralenti en mars.

A 18h00 (16h00 GMT), le taux d’emprunt à dix ans de l’Italie a reculé à 1,742%, contre 1,794% mercredi à la clôture du marché secondaire, où s’échange la dette déjà émise.

Celui de l’Espagne a également reflué à 1,166%, contre 1,190%.

Le mouvement a été plus limité pour celui de la France qui terminé à 0,722%, contre 0,730%, tandis que celui de l’Allemagne a fini quasiment inchangé à 0,500%, contre 0,501%.

En dehors de la zone euro, le taux britannique a clôturé presque inchangé à 1,368%, contre 1,359%.

A la clôture des marchés européens, le taux d’emprunt à 10 ans des Etats-Unis bougeait peu à 2,781%, contre 2,775% mardi, à l’instar de celui à 30 ans, à 3,017%, contre 3,011%. Celui à deux ans s’établissait pour sa part à 2,280%, contre 2,278%.