Le marché de la dette en zone euro a connu une petite détente mercredi, la prudence des investisseurs jouant en faveur de ces actifs refuge au lendemain d’une intervention du nouveau patron de la Fed.

«Le marché est assez calme aujourd’hui avec des volumes réduits et il se tient relativement bien», a souligné auprès de l’AFP Cyril Regnat, un stratégiste obligataire de Natixis.

Selon lui, les chiffres d’inflation en zone euro et un petit courant d’aversion pour le risque - qui favorise les obligations au détriment des actions - offrent un soutien au marché obligataire.

Le taux d’inflation annuel de la zone euro a légèrement ralenti en février, à 1,2% contre 1,3% en janvier.

Au vu de cette publication, «les investisseurs tablent sur une Banque centrale européenne (BCE) plutôt accommodante la semaine prochaine (à l’occasion de sa réunion du 8 mars), ce qui entraîne une légère détente», a relevé M. Regnat.

En outre, «les investisseurs ne sont pas stressés par les élections italiennes» dimanche, a-t-il complété.

Le marché n’a par ailleurs pas été déstabilisé par les déclarations du nouveau président de la Réserve fédérale américaine (Fed), Jerome Powell, qui «n’a pas invalidé les anticipations du marché» d’un resserrement monétaire plus rapide qu’initialement prévu, a ajouté le spécialiste.

Très optimiste au sujet de l’économie des États-Unis, le responsable a confirmé mardi à l’occasion d’une intervention devant le Congrès que la Fed allait poursuivre ses hausses de taux d’intérêt graduelles, peut-être même plus rapidement qu’anticipé.

La banque centrale américaine tient une réunion monétaire dans trois semaines, les 20 et 21 mars. Les investisseurs s’attendent à une hausse des taux directeurs à cette occasion, et le discours de M. Powell a conforté leurs anticipations d’un nombre de relèvements en 2018 supérieur aux trois programmés jusqu’ici.

A 18h00 (17h00 GMT), le taux d’emprunt à dix ans de l’Allemagne a reculé à 0,656% contre 0,679% mardi à la clôture du marché secondaire, où s’échange la dette déjà émise.

Le rendement de même maturité de la France a connu un mouvement similaire, refluant à 0,918% contre 0,949%, tout comme celui de l’Italie à 1,974% contre 2,005% et celui de l’Espagne, à 1,539% contre 1,565%.

En dehors de la zone euro, le taux britannique s’est également détendu à 1,501% contre 1,561%.

A la fermeture des marchés européens, le taux d’emprunt à 10 ans des États-Unis baissait légèrement à 2,877% contre 2,893% mardi, à l’instar de celui à 30 ans (à 3,139% contre 3,159%) tandis que celui à deux ans s’affichait à 2,262% contre 2,260%.