Le coronavirus avance encore et les marchés rétrogradent

AWP

2 minutes de lecture

Les Bourses européennes ont terminé dans le rouge vendredi, de Paris (-4,23%) à Londres (-5,25%) en passant par Francfort (-3,68%), Milan (-3,15%) et Madrid (-3,63%).

Après trois jours d’un fort rebond encouragé par un soutien budgétaire sans précédent, et à la veille d’un week-end test pour éprouver l’efficacité du confinement en Europe, les marchés boursiers préféraient lâcher du lest vendredi.

Mettant un terme à trois séances de nette hausse, les Bourses européennes ont terminé dans le rouge vendredi, de Paris (-4,23%) à Londres (-5,25%) en passant par Francfort (-3,68%), Milan (-3,15%) et Madrid (-3,63%). A Zurich, le SMI a terminé en recul de 2,26%.

Après une ouverture dans le rouge, le recul se poursuivait également de l’autre côté de l’Atlantique, le Dow Jones perdant 3,39%, le Nasdaq 3,04% tandis que le S&P 500 refluait de 3%.

«C’est une séance de correction bien compréhensible compte tenu du fait que depuis les points bas de la semaine dernière, les marchés avaient rebondi d’à peu près 20% à la clôture» de jeudi, souligne auprès de l’AFP Guillaume Garabedian, responsable de la gestion conseil à Meeschaert Gestion Privée.

Ainsi «on peut parfaitement comprendre qu’à la veille d’un week-end, avec son lot de potentielles surprises sur le front sanitaire, les marchés soufflent un peu», ajoute-t-il.

Par ailleurs, «l’absence de décision lors de la réunion des 27 pays de l’Union européenne a beaucoup déçu» les places européennes, explique Jeanne Asseraf-Bitton, responsable de la stratégie d’investissement de Lyxor AM, interrogée par l’AFP.

Sous la pression de l’Italie, où la pandémie provoquée par le nouveau coronavirus a fait le plus de morts jusqu’à présent, ils ont toutefois accepté d’examiner sous quinze jours des mesures plus fortes pour faire face à la récession annoncée.

Efficacité des mesures de confinement

Les annonces de plans de soutien budgétaires et monétaires massifs des derniers jours - en particulier les plus de 2.000 milliards de dollars d’aides en passe d’être votés aux Etats-Unis - digérées, les marchés scrutaient de nouveau de près la situation sanitaire.

«Ce qui va être très important dans les prochains jours et les prochaines semaines, c’est de voir si les mesures de confinement - qui ont fonctionné en Asie - fonctionnent également en Europe», selon M. Garabedian.

«Si effectivement, à la fin du week-end, on se rend compte que le nombre de nouveaux cas est en recul en Italie, il est probable que les marchés pourront aborder la semaine prochaine plus sereinement», poursuit-il.

«Pour que la volatilité baisse de façon substantielle, il va falloir qu’une partie des très nombreuses incertitudes» autour de l’évolution de la propagation du virus «se lèvent», a également jugé Mme Asseraf-Bitton.

Le nouveau coronavirus a désormais infecté plus d’un demi-million de personnes dans le monde et causé la mort de plus de 25.000 personnes.

Si l’épicentre du Covid-19 reste actuellement l’Europe - où près de 1.000 personnes sont mortes en Italie en 24 heures mais où la contagion continue toutefois de ralentir, selon les chiffres officiels -, la pandémie progresse aussi de façon exponentielle aux Etats-Unis, pays le plus affecté après l’Italie avec plus de 83.000 cas.

«Le fait que les chiffres ne vont pas être bons dans les prochains jours aux Etats-Unis» est déjà intégré dans les prix du marché, mais ce qui ne l’est pas, c’est «l’hypothèse d’un emballement du nombre de cas sans réaction des différents Etats américains», prévient M. Garabedian.

Les prix du pétrole dégringolaient vendredi, dans le sillage de leur rechute de la veille, minés par une demande au point mort face à une offre pléthorique. Vers 18h50 à Paris (17H50 GMT), le baril de Brent s’enfonçait de 6,45%, après avoir touché 24,13 dollars le baril, un plus bas depuis 2003, et le WTI perdait 5,75%.

L’euro se reprenait face au billet vert (+0,42%), à 1,1078 dollar après s’être replié en début de séance.

Sur le marché de la dette, les taux d’emprunt ont baissé, à l’exception de celui de l’Italie, qui a légèrement progressé.

«A chaque fois qu’on a quelques craintes sur le marché», les taux «des actifs qui servent de valeur refuge», comme l’Allemagne ou la France, «redescendent un peu», relève Mme Asseraf-Bitton.

A lire aussi...