Lacroix: le bon signal

Jocelyn Jovène, Morningstar

1 minute de lecture

Le groupe nantais d’électronique, de signalisation et de télégestion redresse sa profitabilité. La Bourse semble l'avoir remarqué.

Lacroix voit le bout du tunnel. Le titre du fabricant d’équipements électroniques pour l’automobile ou l’aéronautique, de signalisation et de télégestion de réseaux d’eau et d’électricité voit son cours de Bourse rebondir de près de 18% cette année, contre un gain de 12% pour l’indice Euronext CAC Small (dividendes inclus), alors qu’il sous-performait sur 5 ans (+1,6% contre +7,9%).

La société n’est toutefois pas sortie de l’ornière, son activité de signalisation étant toujours déficitaire, même si les pertes d’exploitation de cette activité ont été nettement réduites (1,1 million au cours de l’exercice 2018 contre une perte de 5,4 millions d’euros en 2016).

Alors que le chiffre d’affaires est passé en cinq ans de 356 à 488 millions d’euros, le résultat opérationnel courant du groupe n’a progressé que de 13,3 à 15 millions d’euros – la marge s’est ainsi dégradée de 3,7% à 3,2%.

Evolution du chiffre d’affaires de Lacroix


 

Evolution de la marge d’exploitation par activité

 
Source: comptes de la société, Morningstar

La contribution négative de la signalisation explique cette contre-performance, mais d’autres éléments y ont contribué.

Les marges dans la télégestion opèrent un recul après avoir atteint un point haut de 27,1% en 2014, elles n’étaient plus que de 22,5% en 2018.

L’électronique, qui est le plus gros pôle d’activité en termes de chiffre d’affaires, a en revanche réussi à améliorer sa rentabilité, avec une marge d’exploitation passée de 0,4% en 2013 à 2,8% en 2018.

Ces évolutions inégales ont pesé sur le cours de Bourse de l’entreprise, qui a longtemps sous-performé l’indice de petites capitalisations d’Euronext.

Cours de Bourse de Lacroix


 

La publication du chiffre d’affaires 2019, en hausse de 2,9% à 481,7 millions d’euros, et la bonne dynamique dans la signalisation (+6,4%) et dans la télégestion (+47%), amènent le groupe à tabler sur un résultat opérationnel courant de 19 millions d’euros (les résultats annuels seront publiés le 17 décembre après Bourse).

Selon le modèle d’analyse quantitatif de Morningstar, la juste valeur du titre serait de 29,36 euros par action (données à la date du 4 décembre 2019), contre un dernier cours de clôture de 22,70 euros.

La société ne dispose toutefois pas de rempart concurrentiel, et l’incertitude autour de l’estimation de juste valeur est élevée.

Lacroix présente cependant une situation financière relativement solide et affiche des ratios de valorisation modérés (P/E de 7,6x, P/B de 0,77x, rendement du dividende de 3,17%).

Cependant, en 2018, l’entreprise n’a pas été en mesure d’autofinancer ses investissements, en raison d’une forte augmentation de son BFR. Le paiement du dividende a été réalisé par ponction sur la trésorerie de l’entreprise, passée en un an de 19,4 à 17,7 millions d’euros.

Au-delà du redressement de la rentabilité de l’activité signalisation, Lacroix doit à la fois rassurer sur son activité la plus rentable (télégestion) et sur la maîtrise de la cyclicité de son activité d’électronique, très dépendante du cycle économique qui affecte ses marchés clients (automobile notamment).

A lire aussi...