La menace d’une invasion imminente de l’Ukraine plombe Wall Street

AWP

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Le Dow Jones cède 1,43%, le Nasdaq décroche de 2,78% et le S&P 500 lâche 1,90%.

Wall Street s’est raidie vendredi après la clôture des places européennes, affolée par la possible invasion imminente de l’Ukraine par la Russie, qui a plombé les actions et fait décoller le marché obligataire.

Le Dow Jones a cédé 1,43%, l'indice Nasdaq, à forte composition technologique, a perdu 2,78%, et l'indice élargi S&P 500, 1,90%.

Plus tôt, les indices européens avaient continué de baisser, comme la veille, afin de s’aligner avec les pertes de Wall Street de jeudi. Paris a cédé 1,27%, Milan 0,82%, Francfort 0,42% et Londres 0,15%.

Après la clôture des marchés européens, un journaliste de la chaîne publique américaine PBS a affirmé que le gouvernement américain était convaincu que le président russe Vladimir Poutine avait «décidé d’envahir l’Ukraine» et avait informé de sa décision le commandement militaire russe.

La Maison Blanche a démenti, par la voix du conseiller à la sécurité nationale Jake Sullivan, qui a néanmoins indiqué qu’il existait une «possibilité très réelle» d’une attaque russe.

Les indices ont plongé et les taux obligataires américains ont violemment baissé.

«Les nouvelles sur l’Ukraine et la Russie ont asséné un nouveau coup aux marchés, qui étaient déjà vacillants», a réagi Cliff Hodge, responsable de l’investissement chez Cornerstone Health. «La fuite vers les actifs sûrs est enclenchée.»

Après être monté à 2,06%, son plus haut niveau depuis fin juillet 2019, le taux des emprunts d’État américains à dix ans s’est ainsi violemment replié, jusqu’à 1,91%, à mesure que les investisseurs se ruaient sur les obligations (prix et taux évoluent en sens opposés).

«Si une invasion se produisait», a anticipé John Lynch, responsable de l’investissement chez Comerica Wealth Management, «il est concevable que les actions connaissent une nouvelle baisse de 10% environ, les investisseurs vendant d’abord et posant des questions plus tard.»

Parmi les rares valeurs à surnager vendredi à New York, les pétrolières, comme Chevron (+2,04%), ExxonMobil (+2,52%) et Marathon Petroleum (+1,82%), ainsi que le groupe chimique Dow (+0,23%) ou la minière Mosaic (+2,07%).

Côté baisse, le rouge était partout, y compris parmi les plus importantes capitalisations de Wall Street, d’Apple (-2,02%) à Microsoft (-2,43%), en passant par Meta (Facebook), qui a repris sa glissade (-3,74%), entamée il y a un peu plus d’une semaine.

Fièvre sur le pétrole

Sans surprise, les cours du pétrole se sont enflammés, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril accrochant même 95,66 dollars, à portée du seuil psychologique des 100 dollars.

Il a finalement terminé sur un bond de 3,31% à 94,44 dollars, au plus haut depuis septembre 2014.

A New York, le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison en mars a pris 3,58% à 93,10 dollars, également au plus haut depuis plus de sept ans.

Le Yen s’envole, l’euro souffre

Jugée comme la devise la plus sûre par les cambistes, le yen a bondi de 1,73% face à l’euro, un écart exceptionnel pour le marché des changes.

Également considéré comme une valeur refuge, le franc suisse a aussi bénéficié de ce coup de froid, mais moins que le yen, du fait de la «proximité économique» de la Suisse avec les pays engagés dans la crise, a souligné Juan Manuel Herrera, spécialiste des devises chez Scotiabank.

Autre valeur refuge, le dollar a aussi avancé face à l’euro et s’affichait à 1,1349 dollar, en hausse de 0,68%.

Souvent fuies lorsque l’appétit pour le risque disparaît, les cryptomonnaies étaient massivement vendues. Le bitcoin perdait 3,52%, à 42.551,70 dollars, et l’ethereum, 6,21%.

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