La chronique des marchés de Vontobel au 7 septembre

Jean Frédéric Nussbaumer, Vontobel

2 minutes de lecture

Nasdaq -0,93%, SPX -0,37, Dow +0,08%, Russell -0,76%, SOX +2,7%, Eurostoxx -0,59%, SMI -0,57%.

 

Wall-Street en baisse, l’indice S&P500 (SPX) et Nasdaq (CCMP) reculant pour la troisième séance consécutive. On est très proches de ressortir les cassandres de service de leur bocal de formol afin qu’elles nous confirment que la fin du monde est pour demain…ou peut-être après-demain tout compte fait… Les marchés US sont hésitants. Les tensions commerciales persistent entre Washington, le Canada et la Chine. Ce matin on apprend que Donald Trump regarderait désormais du côté de Tokyo, cela fait un peu penser au Seigneur des Anneaux franchement. Par ailleurs, la crise des marchés émergents s'étend chaque jour davantage, faisant craindre un ralentissement de la croissance mondiale. l'indice MSCI des Bourses émergentes a chuté hier pour le 7e jour consécutif, ce qui porte sa baisse à 20% depuis ses plus haut d'avril dernier, et constitue donc une entrée dans un «bear market». Les valeurs technologiques poursuivent leur correction, plombées par les semi-conducteurs (Micron Tech MU -10% après une dégradation chez un analyste, Kla Tencor KLAC -10% après des commentaires prudents de son patron), tandis que l'énergie pâtit de la chute des cours du pétrole, le WTI Light Crude de retour à 68$ le baril malgré l’annonce d’une forte baisse des stocks de brut aux Etats-Unis. Les réseaux sociaux sont à la peine, le Département de la Justice des Etats-Unis (DoJ) pourrait ouvrir une enquête afin de déterminer leur véritable rôle d’influence. La guerre des ETFs (Exchange Traded Funds) se poursuit avec State Street qui annonce réduire les frais sur 4 de ses produits, cela impacte négativement les actions de brokers. Notons que le ratio puts / calls décolle ce qui est bon signe, les investisseurs achetant plus de puts (protection à la baisse) que de calls (vue haussière) et ne baissant donc pas la garde. La complaisance est le pire ennemi du marché.

Sur le marché obligataire américain, les taux d'intérêts reculent, le rendement du T-Bond américain à 10 ans lâchant 2 points de base à 2,88%. Notons le discours de colombe (dove) tenu hier par le numéro deux de la Réserve Fédérale des Etats-Unis, John Williams, qui indique qu’une inflation stable et un taux de chômage faible ont créé une situation économique «optimale» pour les banquiers centraux américains qui peuvent poursuivre patiemment la remontée des taux. «Nous pouvons continuer à être relativement patients et permettre à cette économie de continuer de croître», a dit John Williams. «Nous ne voyons pas de pression inflationniste», tandis que la faible croissance des salaires offre «une marge de manoeuvre» dans la reprise en cours. Comment dire? Ce genre de propos relève normalement de musique, que dis-je d’opéra aux oreilles des détenteurs d’actions. Il est donc intéressant de constater que le marché n’en a pas profité, à garder en tête…Le dollar rend quelque peu de terrain contre un panier de monnaies, le Dollar Index DXY à 95. L’euro repasse au-dessus des 1,16 contre le billet vert alors que la paire euro/suisse peine, à 1,1243. Cela dit je n’entends pas que la BNS soit active dans le marché afin de défendre l’euro.

Aujourd’hui c’est jour de statistiques sur l’emploi aux Etats-Unis, les fameuses payrolls, à 14h30. Le marché attend 191'000 créations de postes au mois d’août et un taux de chômage à 3,8%. Tout le monde sur le pont après le déjeuner donc. HSBC relève Julius Baer à «acheter», l’action BAER en hausse de 0,8%. En France, l’odyssée d’Iliad se poursuit, le titre rebondissant de 7,5% ce matin, Xavier Niel semblant envisager de la sortir du marché. Les bourses européennes ouvrent en légère hausse, l’indice Eurostoxx traite sur un support horizontal important, il a perdu 8% depuis le mois de mai, il serait temps que cela rebondisse. Bonnes nouvelles de France, la production industrielle a bondi au mois de juillet, cela ne peut que faire du bien. Même constat en Allemagne, serait-il temps de revenir sur les actions du vieux continent?

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