La chronique des marchés de Vontobel au 7 octobre

Jean Frédéric Nussbaumer, Vontobel

3 minutes de lecture

Dow +1,42%, S&P 500 +1,42%, Nasdaq +1,40%, Russell 2000 +0,97%, Sox +1,85%, Eurostoxx +0,86%, SMI +0,36%.

Wall Street relève la tête et parvient à limiter la casse sur la semaine, les indices réalisant une performance hebdomadaire de -0,92% pour le Dow Jones, -0,33% pour le S&P500 (SPX) et +0,94% pour le Nasdaq100 (NDX). C’est le rapport mensuel sur l’emploi qui permet aux bulls (haussiers) de reprendre du poil de la bête dans un contexte de craintes croissantes d’une récession mondiale à venir. Le rapport sur l’emploi de vendredi montre que l’économie des Etats-Unis a créé un peu plus d’emplois que prévu sur les deux derniers mois. Le taux de chômage tombe à 3,5% en septembre, un plus bas niveau depuis 50 ans. Malgré ces bonnes nouvelles pour l’économie US, l’espoir d’une baisse de taux en octobre reste élevé dans le marché. Ceci s’explique probablement par le bilan de la Fed, qui a gonflé de 186 milliards de dollars et fait penser à certains qu’un quatrième programme d’injections de liquidités (QE4) serait sur le point d’être lancé. Jerome Powell, le patron de la Fed, donne un discours vendredi soir. Pour le banquier central, rien ne presse. L’économie US est «au bon endroit», indique-t-il, c’est-à-dire qu’en dépit des risques actuels, elle est dynamique. «Notre tâche est de la laisser là le plus longtemps possible», conclut-il.

Pour en revenir au marché, les 11 secteurs du SPX terminent leur journée dans le vert, portés principalement par les financières et la tech. Notez les volumes d’échanges assez faibles, qui indiquent un manque de conviction dans ce rebond. Le SPX parvient tout de même à récupérer sa moyenne mobile à 50 jours à la cloche. Et la question de ce début de semaine est simple: le marché a-t-il surmonté son mauvais début de semaine passée? Well… probablement pas encore. On assiste à un quasi exode vers les fonds du marché monétaire, des flux plus observés depuis 2007. Le crédit s’écarte à nouveau, les intervenants s’inquiètent des risques de défauts. Et le ratio put / call repart à la baisse, indiquant que les détenteurs d’options puts (protection à la baisse) s’en débarrassent, ce qui relève de la complaisance. On sait ce qui arrive à un boxeur qui baisse sa garde. Et si l’on observe les valeurs dites refuges, on constate que ces dernières n’ont pas fait l’objet de désengagements massifs. Le rendement de l’emprunt US à 10 ans reste stable à 1,52%, l’or campe à 1500 dollars l’once, le yen est impassible, à 106,83 contre le dollar, dollar qui ne se renforce globalement pas, la paire euro/dollar à 1,0977 ce matin. La volatilité recule, le VIX à 17,04 et le pétrole ne bouge plus, le baril de WTI Light Crude à 52,79 dollars.

Apple (AAPL +2,8%) soutient le marché, le groupe ayant demandé à ses fournisseurs d’augmenter la production de l’Iphone 11 de 8 millions d’unités, soit d’environ 10%, selon Nikkei Asian Review. «Après cette augmentation, le volume projeté de production pour les iPhone 11 sera supérieur à celui de l’an dernier», et non pas inférieur à celui du modèle lancé l’an dernier comme prévu précédemment, ajoute le journal. HP inc (HPQ -9,6%) a dévoilé jeudi un plan de restructuration passant par les supression de 7000 à 9000 postes en 3 ans jusqu’à 16% d’un effectif total de 55’000 personnes. Le groupe entend ainsi mettre l’accent sur le numérique et les services, après des résultats décevants et un changement de directeur général.

Cette nuit et ce matin en Asie, les indices sont mitigés et toujours orphelins de Shanghai ainsi que de Hong-Kong. À Tokyo, le Nikkei recule de 0,16% alors que Séoul traite à l’équilibre, dans l’attente des résultats de Samsung Electronics demain. En Europe les indices progressent de 0,3%, le future SPX reculant de 9 points.

Les dossiers de la semaine sont nombreux, Dans le cadre du Brexit, Emmanuel Macron a demandé à Boris Johnson de préparer un accord acceptable pour la fin de cette semaine. Le Moyen-Orient est à suivre également, les tensions entre l’Iran et la communauté internationale restent élevées. À Hong-Kong les manifestations ne cessent pas et on y assiste à de nouvelles violences. Tiens, revoilà Pyongyang, qui annonce que les dernières discussions avec les Etats-Unis, pour dénucléariser la  Corée du Nord, sont un échec. Aux Etats-Unis, un nouveau lanceur d’alerte serait prêt à témoigner contre Donald Trump. Enfin, il semble que Pékin cherche à réduire le spectre des négociations commerciales avec Washington, qui vont reprendre ce jeudi. Ce mercredi les minutes de la dernière réunion de la Réserve Fédérale des Etats-Unis seront publiées. Enfin de nombreux gouverneurs de la Fed parleront.

Les commandes d’usines allemandes (8h00) et les chiffres du crédit à la consommation aux Etats-Unis (21h00) sont les seuls indicateurs majeurs aujourd’hui. Le patron de la Fed, Jerome Powell, doit prononcer une allocution autour de 19h00. Les marchés chinois sont encore clos aujourd’hui, pour la fin de la semaine de festivités liée à la fête nationale.

HSBC va supprimer jusqu’à 10'000 emplois pour réduire ses coûts, a appris le Financial Times. PayPal se retire du projet Libra de Facebook, estimant, dit-on, que le terrain a mal été préparé auprès des régulateurs, que la firme ne veut pas se mettre à dos. AMS est en mesure d’atteindre 51,6% du capital d’Osram dans le cadre de son OPA, moins que le minimum projeté de 62,5%: la société se contentera de ses parts de 19,99% jusqu’à avoir obtenu suffisamment d’autorisations réglementaires pour s’assurer que l’opération pourra aller à son terme. La commission européenne a ouvert une enquête approfondie sur le projet de rachat de la division aéronautique du brésilien Embraer par l’américain Boeing. Le procès de Bayer prévu en octobre dans le dossier glyphosate aux Etats-Unis décalé à février. Google a des vues sur Firework, une application vidéo concurrente de TikTok.

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