Wall-Street est occupée à voter et traite dans le calme, les volumes d’échanges chutant de 30 à 40% hier. Une fois n’est pas coutume, les indices traitent main dans la main et le marché s’applique à observer les résultats de sociétés tout en regardant nerveusement du côté des bureaux de vote. Au registre des secteurs, Apple fait du bien à la tech en récupérant 1,08%. Notons aussi la belle journée d’AMD, Advanced Micro Devices gagnant 3,9% à l’annnonce que son processeur EPYC est désormais disponible chez AWS (Amazon Web Services). Les financières se tiennent bien, le niveau actuel des taux d’intérêts leur plait. En revanche le secteur de l’énergie souffre d’un retrait du pétrole, le WTI Light Crude en baisse de 2% et traitant à un plus bas niveau depuis six mois. Techniquement, le Crude devrait atteindre un «sell exhaustion» dans deux jours. De plus il traite pile sur le bas de son canal haussier, entamé en février 2016. Techniquement donc, le Crude va attirer de nombreux traders, à suivre. Le secteur de la consommation passe une sale journée, les résultats ne sont pas bons et pas qu’aux Etats-Unis, Zalando se prend les deux pieds dans le tapis et chute de 8,5%, Hugo Boss perd 3,5% et WMMorrison 3,9%... Notons la forte hausse de Symantec, qui progresse de 12,6%, l’agence Reuters indiquant que Thomas Bravo a approché la société en vue d’une acquisition potentielle. Thomas Bravo est une firme de private equity.

La volatilité fait une pause, l’indice VIX stable à 19,91, le rendement de l’emprunt US à 10 ans traite à 3,18%, l’or est tombé amoureux de 1230 dollars par once, le bitcoin ne décolle plus des 6500 dollars et le dollar reste stable, le dollar index DXY à 96,07, l’euro dollar à 1,1462, le dollar suisse à parité, on s’éclate quoi… presque envie de revoir «tout ça pour ça» de Lelouch…

Les élections de mi-mandat aux Etats-Unis ont donc eu lieu. Le Parti républicain de Donald Trump conserve sa majorité au Sénat mais perd la Chambre des Représentants au profit des Démocrates. Ce scénario, privilégié par les marchés ne devrait pas causer de turbulences boursières. Les intervenants vont désormais se concentrer sur l’intervention de la FED demain. les analystes attendent un statu quo sur les taux directeurs (actuellement fixés entre 2% et 2,25%), mais seront très attentifs à tout commentaire de la Fed sur la croissance et les effets sur celle-ci de la montée des barrières douanières entre les Etats-Unis et la Chine.

La réaction du marché ce matin semble sereine. On note un très léger regain d’aversion au risque avec le yen qui se renforce contre le dollar et le rendement de l’emprunt US à 10 ans qui revient à 3,18% après être brièvement monté à 3,24%. Les bourses asiatiques reculent légèrement mais le future S&P 500 progresse de 7 points et son compère de l’Eurostoxx indique une ouverture en hausse de 0,5%. La nouvelle donne (split congress) était attendue et implique que les réformes seront probablement plus rares ces deux prochaines années.

Je note avec intérêt que, historiquement les élections de mi-mandat sont suivies d'une hausse des marchés boursiers américains. Selon les statistiques compilées par le site 'RiskHedge Report', depuis 1946, il y a eu 18 «midterms» et les actions américaines ont progressé dans les 12 mois suivant chacune de ces élections. Et quelle hausse ! puisqu'elle a atteint en moyenne 17% sur 12 mois, et même 32%, si l'on prend pour référence le plus bas niveau de l'année des «midterms»!

Il faudra penser à acheter sur faiblesse si celle-ci se manifeste…

Les banques espagnoles vont probablement passer une belle journée, la Cour suprême du pays a décidé qu’elles ne devront pas payer des milliards d’euros d’impôts sur des hypothèques. Ahold Delhaize relève ses estimations, regardez Danone. Pour sa part, BMW manque les attentes des analystes. En Suisse, Barry Callebaut publie des résultats supérieurs aux attentes, son bénéfice est solide et elle relève son dividende.

Regardez bien les FAANGs (Facebook, Apple, Amazon, Netflix, Google). Ce matin la France se dit ouverte à un report de l’entrée en vigueur de la taxation des géants du numérique à fin 2020. En clair l’Europe abandonne momentanément l’idée de taxer les FAANGs….