La chronique des marchés de Vontobel au 7 mars

Jean Frédéric Nussbaumer, Vontobel

2 minutes de lecture

Dow -0,52%, S&P 500 -0,65%, Nasdaq -0,93%, Russell 2000 -2,01%, Eurostoxx -0,08%, SMI +0,04%.

 

Wall-Street recule pour la troisième séance consécutive. Les intervenants prennent des bénéfices, ils manquent de bonnes raisons pour faire monter ce marché plus haut. Notons les petites capitalisations qui glissent de 2%. Les secteurs de l’énergie, de la santé et des semi-conducteurs mènent le bal et la volatilité remonte de 6,7%, l’indice VIX à 15,74. Le rendement de l’emprunt US à 10 ans ne bouge quasiment pas et traite à 2,69% ce matin. Le pétrole est imperturbable, à 56,26 dollars le baril de WTI Light Crude et l’or glisse à 1283 dollars par once. On voit bien que le sentiment reste serein (l’or et les pharmas en baisse) mais que le marché consolide, en attendant des nouvelles sur le front commercial. Ces prises de profits sont bien naturelles. Rappelons que l'indice S&P500 affiche un gain de 11% depuis le début de l'année et n'est plus qu'à 5% de son record de clôture du 20 septembre, grâce à la «patience» dont la Réserve fédérale a décidé de faire preuve vis-à-vis de la normalisation de sa politique monétaire et à l'espoir que Pékin et Washington puissent résoudre bientôt leur contentieux commercial. Et comme la saison des résultats de sociétés touche à sa fin, le marché cherche de nouvelles inspirations.

Le Livre Beige de la Fed est publié hier à 20h. Cette dernière y observe que le ralentissement de la croissance mondiale et 35 jours de fermeture partielle des administrations fédérales ont affecté l’économie des Etats-Unis au début de l’année sans qu’elle arrête de croître pour autant. Le secteur privé aux Etats-Unis a créé 183'000 emplois en février, un chiffre légèrement inférieur aux attentes, selon l'enquête mensuelle publiée hier par ADP. Le déficit commercial des Etats-Unis a fortement augmenté l'an dernier pour atteindre son plus haut niveau en 10 ans, gonflé notamment par le déficit avec la Chine qui a atteint un record, malgré les droits de douanes imposés par l'administration Trump sur une série de produits.

Huawei lance une offensive judiciaire contre les Etats-Unis après le bannissement de ses équipements. La coentreprise entre Berkshire Hathaway, JP Morgan et Amazon.com dans la santé a été baptisée Haven. Le géant du commerce en ligne a par ailleurs prévu de fermer ses 89 «corners» américains. Facebook confirme son virage stratégique vers une stratégie davantage centrée sur le respect de la vie privée. L'action Abercrombie flambe après de bonnes perspectives. Sika rachète le canadien King Packaged Materials et Bloomberg a appris que Deutsche Bank allait sévèrement comprimer ses bonus 2018.

Les indices européens ouvrent en léger recul, pénalisés par les secteurs de la consommation et industriel. La BCE annoncera aujourd'hui à 13h45 un statu quo sur ses taux directeurs, à l'issue de la réunion de son comité de politique monétaire. Cela ne fait guère de doute, mais les économistes attendent surtout l'habillage de la décision, qui pourrait être riche d'enseignements sur la future politique de la banque centrale, à quelques mois de la fin du mandat de Mario Draghi. L'institution va probablement revoir en baisse ses prévisions de croissance et d'inflation et peut-être aussi fournir le calendrier d'une nouvelle opération de financement à long terme (TLTRO) en faveur des banques de la zone euro, pour les aider à irriguer l'économie. Certains spécialistes espèrent aussi que la BCE remettra aux calendes grecques sa première hausse de taux depuis plusieurs années, même s'ils sont majoritaires à penser que cette annonce n'interviendra que lors de la réunion suivante.

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