Wall-Street efface la chute de jeudi. Un grand merci à Jerome Powell, le patron de la Fed qui enfile sa tenue de pompier de service et tient des propos qui flattent les oreilles des investisseurs. L’importante statistique des créations d’emplois aux Etats-Unis joue également son rôle en sortant nettement au-dessus des attentes. Tous les secteurs clôturent en hausse avec une mention spéciale aux valeurs technologiques (AMD +11%, Netflix +9%, Apple +4,2%). Le secteur de l’énergie est également soutenu par le rebond du pétrole, le WTI Light Crude à 49 dollars par baril ce matin. Notons que l’indice S&P500 (SPX) était déjà en hausse de 1,2% avant la publication des statistiques de l’emploi. Tôt le matin même, la banque centrale chinoise (PBoC) avait annoncé réduire son taux RRR (Reserve Requirement Ratio), qui détermine le montant des réserves que les banques commerciales doivent détenir auprès de la PBoC. La volatilité chute lourdement, l’indice VIX abandonnant 16% à 21,38, c’est son plus bas niveau depuis mi-décembre. Au registre des monnaies, le dollar commence par applaudir les nouvelles du jour et monte…pour mieux reculer ensuite. L’indice Dollar Index (DXY) à 95,90 ce matin. L’euro en profite et repasse au-dessus des 1,14 dollar. Le dollar/suisse à 0,9836 et l’euro/suisse à 1,1246. L’or a profité de l’ambiance maussade de fin d’année pour casser sa moyenne mobile à 200 jours et se hisser à 1293 dollars par once. Techniquement, la prochaine résistance se situe à 1305 dollars et ensuite on regarde 1360 dollars.

L’indice Russell 2000, des 2'000 plus petites capitalisations boursières américaines, se paie le luxe de gagner 3,8% sur la seule séance de vendredi. L’indice des transports (TRAN) fait de même en gagnant 3,9%. Ces deux-là sont importants car tous deux considérés comme des indicateurs avancés. Du côté du SPX, techniquement il peut tout à fait poursuivre sa randonnée jusqu’à 2575 points (2531,94 actuellement), niveau qui correspondrait à 50% de retracement de sa baisse de décembre.

Cette semaine nous avons de quoi cogiter avec la reprise des discussions commerciales entre la Chine et les Etats-Unis, le début de la saison des résultats de sociétés au quatrième trimestre (nombre d’entre elles ont déjà révisé leurs attentes à la baisse, c’est potentiellement bon pour le marché), un nouveau discours de Jerome Powell jeudi et le salon CES qui débute demain. Le CES est le Consumer Electronic Show qui se tient chaque année à Las Vegas et est consacré à l’innovation technologique. Cette semaine il faut également regarder de près le billet vert. S’il persiste à s’affaiblir, les valeurs de marchés émergents pourraient en profiter.

La Fed a donc rassuré. Son patron Jerome Powell, intervenant à l'occasion d'un événement de l'American Economic Association, a confirmé son optimisme économique, et a toutefois nuancé le propos concernant l'évolution future des taux, ce qui semble plaire aux marchés. Jerome Powell a affirmé une fois encore que la Fed écoutait attentivement les inquiétudes concernant les risques de marché. La Banque centrale entend, selon lui, demeurer patiente, et reste prête à mener une politique flexible. «Nous sommes toujours prêts à changer de posture de politique (monétaire)», affirme encore Powell, qui assure que la Fed est capable d'ajuster rapidement cette politique en fonction des nouveaux développements.

Guerre commerciale:  Les échanges reprennent à Pékin aujourd’hui et demain. Après une année 2018 marquée par l'escalade des menaces commerciales et des sanctions réciproques, Washington et Pékin vont donc tenter de renouer le dialogue, dans cette période de trêve. Une équipe américaine menée par le représentant adjoint du commerce des États-Unis, Jeffrey Gerrish, se rend donc à Pékin pour mener des discussions espérées 'positives et constructives' avec des intervenants chinois. C'est du moins ce qu'affirme le ministère chinois au Commerce dans un communiqué.

Shutdown: Le vice-président des Etats-Unis Mike Pence et d’autres hauts responsables du gouvernement ont reçu samedi des collaborateurs de parlementaires démocrates pour tenter une nouvelle fois de briser le blocage autour du financement de l’administration fédérale. Pence a déclaré par la suite que la rencontre avait été «productive» et que les deux parties avaient accepté de se revoir dimanche. «Il n’y a pas eu de discussion en profondeur sur le montant des fonds», a-t-il toutefois noté. Donald Trump a ajouté que le mur pourrait devenir une barrière en acier si la discussion se poursuivait quant à son financement.

Emploi: D’après le rapport gouvernemental sur la situation de l’emploi, pour le mois de décembre 2018, les créations de postes non-agricoles sont ressorties à très haut niveau. Elles s’établissent à 312k, atomisant ainsi un consensus logé à 184k. En revanche, le taux de chômage remonte quelque peu à 3,9%, contre 3,7% un mois avant.

Ce matin les places financières asiatiques traitent toutes dans le vert alors que l’Europe, qui était fortement montée vendredi, évolue à l’équilibre. Les valeurs haïes hier sont aimées aujourd’hui, AMS étant le meilleur exemple, elle qui a encore chuté en tout début d’année suite à l’avertissement sur bénéfices d’Apple. Et du côté rouge de la cote, que retrouve-t-on? Nestlé, Novartis et Roche. Oh les baisses ne sont pas énormes mais ce matin les investisseurs ne recherchent pas les valeurs défensives.

En France, cela fait 4 ans que l’attaque des locaux de Charlie Hebdo a eu lieu, le pays commémore alors que le mouvement des gilets jaunes se poursuit. On reparlera du Brexit la semaine prochaine avec un vote au parlement le 15.

Bonne année 2019 à toutes et tous!