La chronique des marchés de Vontobel au 7 février

Jean Frédéric Nussbaumer, Vontobel

2 minutes de lecture

Nasdaq +2,1%, SPX +1,7%, Dow +2,3%, Russell +1,08%, SOX +3,7%, Eurostoxx -2,41%, SMI -2,90%.

Wall-Street reprend ses esprits tout en restant nerveuse. Une forte volatilité domine la séance d’hier, qui oscille entre le rouge et le vert avant de s’orienter en vive hausse dans la dernière heure de cotation. Les trois principaux indices regagnent environ 2%, après leur chute de l’ordre de 4% lundi, sans qu’aucune information nouvelle ne soit intervenue depuis 24 heures. Les marchés restent dominés par une forte nervosité liée aux signes d’inflation aux Etats-Unis et aux craintes d’une politique monétaire moins accommodante de la part des banques centrales cette année, sur fond d’accélération de la croissance mondiale.

Au registre de la volatilité, l’’indice Vix flambe jusqu’au niveau de 50 en début de session, avant de plonger de 19%, à 30, en fin de séance. Le rendement du bon du Trésor américain (T-Bond) à 10 ans revient quant à lui à 2,76%.
L’indice Dollar Index (DXY) poursuit son rebond, gagnant encore 0,15% mardi à 89,68. Contre euro, le billet vert traite à 1,2369.

Les signes d’inflation décelés dans le dernier rapport sur l’emploi aux US, ont relancé les spéculations sur un durcissement de la politique de la Fed, à l’occasion de la prise de fonction de Jerome Powell comme président de la Réserve Fédérale. Ce dernier a remplacé officiellement Janet Yellen depuis lundi, et même s’il n’a pas une réputation de «faucon», certains pensent qu’il pourrait procéder à plus de 3 hausses de taux cette année si l’inflation confirme son accélération. Pour rappel, en janvier, l’économie américaine a créé plus d’emplois que prévu (200k emplois, au lieu de 175k à 180k attendus) et les hausses de salaires ont été plus fortes que prévu. Le salaire horaire moyen a ainsi augmenté de 2,9% sur un an en janvier, son rythme plus rapide depuis juin 2009. Le consensus tablait sur une hausse limitée à 2,6%. Cette accélération devrait logiquement conduire à une remontée de l’inflation et pourrait pousser la Réserve fédérale à relever ses taux plus vite que prévu jusqu’ici, afin de se donner une marge de manœuvre en cas de retournement de l’économie. L’hypothèse de 4 tours de vis cette année (et non trois comme attendu jusqu’ici) commence donc à faire son chemin auprès des investisseurs.

Ce matin les indices européens ouvrent en légère hausse, en sympathie avec New-York. Le future S&P500 en revanche traite en baisse d’environ 1%, la volatilité pourrait rester présente quelque peu encore.

Pour en revenir à Wall-Street, on peut qualifier la séance d’hier de relativement rassurante. Notons toutefois que la plupart des volumes se sont effectués dans la baisse. Prenons le Dow Jones, qui a perdu 5% en début de séance hier pour gagner 2.3% en séance, le «swing» journalier le plus important depuis deux ans. Une véritable remontada «à la Barça»…Cette forte baisse du début de séance hier est probablement aussi due à de nombreux traders qui étaient encore short sur la volatilité lundi en clôture et ont dû impérativement racheter leurs positions hier à l’ouverture, ce qui a permis au Vix d’atteindre le niveau stratosphérique de 50, qui plus est en l’absence de nouvelle particulière. Et la bourse a donc mécaniquement baissé dans un premier temps.

Quoi qu’il en soit, le monde n’a pas changé depuis lundi et le retour de la volatilité ne devrait pas étonner. Elle restera certainement parmi nous un certain temps et présente de belles opportunités à saisir, notamment via les produits structurés et sans prendre de risque important. Un exemple, hier on pouvait acheter un multi defender vonti sur Nestlé, Novartis et Roche, d’une durée d’un an, en francs suisses et assorti d’une barrière européenne (observable uniquement à l’échéance) de 77%. Le coupon s’élevait à un peu plus de 5%. Le risque? qu’un de ces trois titres ait perdu 23% ou plus dans un an, sachant qu’ils ont déjà considérablement baissé, voici un risque mesuré s’il en est.

A suivre aujourd’hui 21 rapports d’entreprises du SPX, la statistique du crédit à la consommation aux Etats-Unis, le discours de Monsieur Evans, de la Fed, la production industrielle allemande et les ventes aux détail en Italie. Et bien entendu, les taux obligataires et l’évolution du dollar, de l’euro et du franc.

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