La chronique des marchés de Vontobel au 6 novembre

Jean Frédéric Nussbaumer, Vontobel

3 minutes de lecture

Nasdaq -0,38%, SPX +0,56%, Dow +0,76%, Russell -0,03%, SOX -0,85%, Eurostoxx +0,09%, SMI +0,18%.

 

Wall-Street ralentit le rythme à l’approche des élections de mi-mandat, qui se tiennent aujourd’hui. Les volumes d’échanges reculent de 20% à 7 milliards de titres échangés sur le NYSE (New York Stock Exchange). Une clôture en ordre dispersé avec l’indice S&P500 (SPX) qui accélère vers le nord dans les deux dernières heures de trading, probablement aidé par les derniers sondages qui indiquent que le parti républicain pourrait conserver la chambre des représentants. Le Dow Jones est pour sa part bien aidé par IBM, qui grimpe de 3,8%, on parle «d’insider buying». Je constate cela dit que le titre est survendu et traite proche d’un support horizontal. Barron’s vient de publier un article négatif sur Big Blue mais l’action est bon marché (8,4 x 2018) et paie plus de 5% de dividende. La volatilité implicite est correcte, à 23 et le titre a un gap à combler à 141,58 dollars. Et personne ne l’aime autour de moi, ça donne grande envie de s’y intéresser de plus près. Dans la famille Nasdaq, l’ambiance est toute autre avec, dans le rôle de grincheux, Apple, qui abandonne 2,8% suite à un article de Nikkei indiquant que la firme à la pomme a ordonné à Foxconn de ne pas ouvrir de lignes de production supplémentaires pour l’iPhone XR, la demande ne suivant apparemment pas. Le Wall Street Journal se prend pour la cavalerie et se fend d’un «heard on the street» qui nous apprend que tout cela n’est pas bon…Cela dit c’est un sujet à suivre car lorsque Apple éternue, c’est toute la chaine de production qui s’enrhume et notamment AMS, qui a déjà pris note de l’article de Nikkei hier en abandonnant 4,7%.

Je note que la volatilité remonte, l’indice Vix en hausse de 2,5% à 19,96, il est rare que le marché ET la volatilité évoluent main dans la main. C’est probablement une bonne nouvelle, cela indique une absence de complaisance, les investisseurs achètent de la protection. Le rendement de l’emprunt US à 10 ans reste ancré à 3,20%, il attend la réunion de la Fed ce jeudi, une réunion «pour du beurre» selon les Fed Funds. Le dollar index DXY rend un petit peu de terrain, l’euro dollar de retour à 1,14. Nous voyons toujours cette paire à 1,12 – 1,10 avant un rebond de la monnaie unique européenne. Le pétrole reste relativement faible, le WTI Light Crude à 62,86 dollars le baril, les sanctions à l’encontre de l’Iran ont été implémentées hier, hasard du calendrier…..deux jours avant les élections, mais de nombreux pays sont exemptés de sanctions. Bref…L’or semble cryogénisé à son niveau actuel (1231 dollars l’once). Rappelons que les hausses de taux de la Fed lui font mal, rappelons aussi que l’or ne rapporte rien et que cela coûte de le stocker. Rappelons enfin que, en l’absence d’accélération de l’inflation, le métal jaune devrait valoir beaucoup moins que son prix actuel…

Au registre des secteurs, l’énergie profite d’un fort rebond du gaz naturel (+7,7%) à l’annonce de l’arrivée du grand froid, le secteur immobilier progresse bien sans nouvelle particulière, les TMT (Telecom, Media, Tech) souffrent du blues d’Apple et les semis souffrent…du blues d’Apple. Berkshire rachète ses propres titres, l’action en hausse de 4%.

Sur la partie macro, l’indice Markit US services PMI sort à 54,8 en octobre contre 54,6 attendus. Tout le monde s’en fiche, les intervenants regardant les sondages des élections et le compte twitter de Donald Trump. Mais ce chiffre illustre combien l’industrie des services se porte bien aux Etats-Unis. Elle avait battu quelque peu de l’aile cet été pour se reprendre depuis le début du mois de septembre.

Les résultats de sociétés tombent aussi après la cloche et on observe les mouvements suivants: MOS +4%, MYL +7%, BKNG +6,6%, ATUS +10%, NTR +3,5% (anciennement Potash).

C’est jour d’élections aux Etats-Unis et le marché se prépare à digérer le résultat. La guerre commerciale est momentanément mise de côté et le marché espère secrètement que le parti républicain conservera les deux chambres. Le cas échéant, on peut s’attendre à une hausse, probablement de courte durée, à l’issue de laquelle les intervenants se remettront à focaliser sur les hausses de taux et la guerre commerciale, sachant que Donald Trump ne sera plus en campagne dès demain et aura donc tout loisir d’utiliser à nouveau son arme de communication massive, Twitter. Et si les démocrates reprennent la chambre basse, la bourse rendra probablement un peu de terrain, le marché des options indique 3%. Et là il faudra acheter sur faiblesse car le président des Etats-Unis se verra forcé de dialoguer avec le parti démocrate, qui le modérera. Et ce n’est pas cela qui déraillera l’économie des Etats-Unis. Gardons aussi en tête que nous sommes du bon côté du calendrier. Les six meilleurs mois de l’année pour détenir des actions sont de octobre à avril.

Hormis les élections, aujourd’hui nous suivrons aussi 21 résultats de sociétés du SPX dont notamment Eli Lilly, Ralph Lauren et Archer Daniel Midland. Le PMI des services sera publié en zone euro et en Allemagne les commandes aux entreprises au mois de septembre sont ressorties nettement plus fortes qu’attendu.

Adecco a publié ses résultats qui confirment un ralentissement dans toute l’Europe, notre analyste confirme sa recommandation «hold». L’action indiquée en hausse de 3%. Deutsche Post est à suivre après que FedEx ait annoncé relever ses prix de 4,9%. Deutsche Telekom va offrir le service de cloud d’Amazon à ses clients corporate. Citigroup relève Dufry à «neutre» et Alphavalue dégrade Volkswagen à «sell».

Les futures européens ont ouvert en légère hausse, le future SPX progresse de 4 points. Les résultats de l’élection US devraient être connus dans la nuit.

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