La chronique des marchés de Vontobel au 6 août

Jean Frédéric Nussbaumer, Vontobel

2 minutes de lecture

Dow +0,54%, S&P 500 +0,46%, Nasdaq +0,12%, Russell 2000 -0,52%, Eurostoxx +0,38%, SMI +0,03%.

 

Wall-Street réalise une honnête performance vendredi et se hisse un peu plus haut, à l’exception des petites et moyennes capitalisations (indice Russell 2000) qui font l’objet de désengagements. Le rapport mensuel sur l’emploi aux Etats-Unis sert d’excuse au marché pour grimper encore un peu plus. les chiffres de l'emploi de juillet ressortent mitigés, avec un taux de chômage conforme aux attentes, mais en revanche des créations de postes décevantes. Et qui dit statistiques économiques décevantes dit taux d’intérêts potentiellement bas un petit peu plus longtemps que prévu, les actions adorent cette idée.

Par ailleurs les investisseurs choisissent de passer outre le durcissement de la crise entre Pékin et Washington, la Chine menaçant à son tour d’imposer des taxes sur 60 milliards de dollars de produits américains. Avec du recul, on constate que la séance de vendredi reflète la semaine écoulée, la plupart des indices progressant légèrement. Notons que la semaine a été particulièrement bonne pour ce (très) cher Warren Buffet, dont deux des sociétés dont il est actionnaire ont présenté des profits plus élevés qu’attendu: Apple et Kraft Heinz. Sacré Warren, alors que tout le monde prédit la baisse d’Apple, lui il charge la mule et, une énième fois, a raison, respect! Pour en revenir au marché, c’est véritablement une séance calme que celui-ci vit vendredi, pas ou peu de secteurs se font remarquer alors que les résultats de sociétés continuent de tomber et restent stellaires. A ce jour 406 firmes de l’indice S&P500 ont publié leurs chiffres et réalisé une croissance de leurs bénéfices nets de 34,5% par rapport à celle du second trimestre de 2017, cela relève de l’impensable. De plus, 81,5% des résultats révèlent des surprises positives, là encore c’est du lourd.

Le marché obligataire reste calme avec le rendement du 10 ans US à 2,95%, l’or tente un rebond à 1212 dollars l’once mais est en baisse depuis quatre semaines. Le pétrole est sous pression, le WTI Light Crude à 68,74 dollars, les inventaires de la semaine passée sont passés par là. La volatilité (VIX) recule quelque peu, l’indice se situe à 11,93, c’est bas, vraiment bas. Rappelons qu’un investisseur long en actions depuis un certain temps doit forcément réaliser quelque bénéfice. Dans ce contexte et afin de continuer de surfer sur cette belle vague haussière, acheter un put à bas prix, et donc rendre une infime partie de la performance au marché, semble tomber sous le sens. Je suis à votre disposition pour en discuter concrètement le cas échéant.

Ce matin en Europe, les marchés ouvrent autour de l’équilibre. Le secteur de la consommation tire son épingle du jeu avec notamment BMW, Daimler et Volkswagen. Carrefour est à suivre, le marché semble enfin intégrer l’idée qu’Alexandre Bompard, son nouveau CEO, est la bonne personne. En Suisse AMS reste bon marché et relativement recherchée. Globalement les volumes d’échange s’effondrent de 30 à 40%, bienvenue dans la torpeur du mois d’août qui n’épargne pas la finance. HSBC publie ses résultats du second trimestre et l’on découvre que son ratio Equity Tier one manque les attentes, le titre en baisse de 0,7%.

L’euro peine, à 1,1568 contre dollar et 1,1515 contre le franc…

Cette semaine nous continuerons de scruter les résultats de sociétés avec notamment Walt Disney. Les sanctions américaines à l’encontre de l’Iran sont préoccupantes, un dossier à garder en vue. Les banques centrales sont à nouveau de sorti, cette semaine c’est le tour de l’Australie, de la Nouvelle Zélande et de l’Argentine. Et comme chaque semaine, le marché se nourrira de statistiques économiques avec notamment au menu : les prix à la consommation aux Etats-Unis (looking desperately for inflation…) et le rapport sur l’emploi au Canada. Et bien entendu, faut-il encore le mentionner, Donald Trump himself, qui crache sa valda chaque jour sur Twitter, l’improbable président des Etats-Unis est un facteur de mouvement de marché, suivons-le donc.

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