La chronique des marchés de Vontobel au 30 août

Jean Frédéric Nussbaumer, Vontobel

2 minutes de lecture

Nasdaq +1%, SPX +0,57%, Dow +0,23%, Russell +0,37% and SOX +0,24%, Eurostoxx +0,25%, SMI flat.

 

Wall-Street encore plus haut, dans le calme, les volumes d’échanges restant limités. Les indices S&P500 (SPX), Nasdaq (CCMP) et Russell 2000 (RTY) établissant tous trois de nouveaux records à la cloche. Notez que l’indice Nasdaq 100 (NDX) est en hausse de 20% depuis le premier janvier et a gagné 31% en une année. Les valeurs de croissance sont donc en croissance…

Le dollar s’affaiblissant, les secteurs des matières premières, des compagnies minières et les titres de marchés émergents en profitent. La Livre Sterling s’apprécie soudainement après les commentaires de Michel Barnier, le négociateur en chef de l’Union Européenne réitérant hier la volonté de l’UE de conclure avec le Royaume-Uni après le Brexit un accord de partenariat d’une ampleur inédite pour un pays tiers. Le pétrole revient tout près des 70 dollars le baril (WTI Light Crude) après la publication des inventaires hebdomadaires, qui s’avèrent nettement moins fournis que prévu. Probablement que le dollar en repli a aussi aidé. Sur la partie obligataire, le Trésor américain lance un emprunt à 7 ans qui rencontre une demande solide, la courbe des taux (2 – 10 ans) s’aplatit un peu plus mais le secteur bancaire n’en tient pas compte et gagne du terrain, intéressant et rassurant.

Donald Trump indique être confiant que le Canada se joindra aux Etats-Unis et au Mexique dans le cadre de l’ALENA (Accord de Libre Echange Nord-Americain). Au registre des statistiques économiques, c’est une belle journée, le PIB US au deuxième trimestre ressortant à 4,2% contre des attentes de 4% et un chiffre précédent de 4,1%.

Lundi nous assistions à des achats naturels, mardi à des couvertures de positions à découvert (short) et hier probablement à de nouveaux arrivants, n’en pouvant plus de ne pas être investis dans ces valeurs de croissance paraissant affranchies de la loi de la gravité. On assiste à des cassures à la hausse (breakouts) par de nombreuses actions technologiques telles que Amazon, Apple, Nvidia, Microsoft, CRM, Adobe. Toutes ces entreprises établissent de nouveaux records à la cloche. Vous aurez remarqué que ce ne sont pas de petites capitalisations, elles emmènent toute la cote avec elles.

Aujourd’hui nous continuerons de suivre les résultats de sociétés du secteur de la consommation, nous suivrons les demandes hebdomadaires d’allocations chômage et les revenus des ménages aux Etats-Unis, la confiance des consommateurs en zone euro et le chômage + l’inflation en Allemagne. Nous nous demanderons si la BNS est active dans le marché afin de défendre l’euro, qui glisse, glisse et glisse encore contre le franc, ce matin à 1,1348. Notons au passage que la paire sterling/suisse traite à un plus bas depuis 11 mois, actuellement à 1,2630. Les monnaies sont de drôles de bestioles, par exemple la livre, qui bondit contre le dollar et flanche contre le franc. Tiens, même phénomène avec l’euro. Serait-ce donc notre monnaie qui se renforcerait? Mais pourquoi donc? Le rôle de valeur refuge dévolu au franc ne semble pas se justifier en l’état, à suivre…

Les indices européens ouvrent en baisse d’environ 0,4%, je l’écrivais hier, les marchés semblent fatigués, même les marchés US, leurs records masquant un manque flagrant de potentiel à court terme. Notez que nous revoyons notre allocation d’actifs en modifiant notre exposition obligations d’entreprises dites à haut rendement (high yield) de sous-pondérer à neutre. Nous réduisons notre exposition aux obligations de sociétés dites «investment grade».

Je ne me souviens pas avoir jamais vécu une si longue et belle vague haussière que celle qui est là devant nous actuellement. Pourquoi donc la bouder sachant que l’on peut se protéger à bon compte? L’indice VIX, de la volatilité du SPX, traite à 12. Regardez un graphique et le niveau de 10 saute aux yeux, le VIX ne reste jamais que quelques sessions dessous. Où donc les FAANGs vont-elles nous emmener? Personne ne le sait. Moi je suis curieux.

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