Wall Street termine en ordre dispersé alors que les investisseurs suivent l'évolution des relations commerciales difficiles entre la Chine et les Etats-Unis. Tesla rebondit de 16% après la publication de son Q2. La capitalisation boursière d’Apple franchit la barre symbolique des 1.000 milliards de dollars (1'000'000'000 dollars ça le fait non?), une première pour un groupe privé dans l'histoire de la finance mondiale. Le Nasdaq en profite pour grimper de 1,24% à 7.802 pts. Notons une énième fois que le support de 2800 points sur l’indice S&P500 (SPX) joue parfaitement son rôle. C’est une journée relativement calme que passe le marché malgré le flux continu de résultats de sociétés. On se concentre sur les relations sino-américaines. Afin d'encourager la Chine à «changer de comportement» sur le front commercial, les Etats-Unis menacent le pays d'imposer des droits de douane de 25% à l'équivalent de 200 milliards de dollars de produits chinois importés, soit un taux bien plus lourd que celui de 10% annoncé il y a quelques semaines. Pékin ne semble pas vouloir se laisser faire et menace à son tour de riposter si l'Administration Trump persiste à nuire au commerce entre les deux pays, dénonçant «un chantage» américain.

Les statistiques économiques du jour ne sont pas folichonnes mais le marché n’en a cure et se concentrera sur le rapport américain sur l’emploi, en début d’après-midi aujourd’hui. La banque d’Angleterre relève son taux directeur de 25 points de base comme attendu et surprend son monde en indiquant qu’elle prévoit de poursuivre cette hausse et ce malgré l’incertitude générale provoquée par le Brexit. Et c’est très logiquement que la livre…baisse contre le dollar, ce matin à 1,2991.

La volatilité (VIX) perd 8%, le 10 ans US traite à 2,97%, le pétrole remonte un petit peu, ce matin à 68,72 dollars (WTI Light Crude) et l’or glisse à 1205 dollars. Techniquement c’est un short en-dessous de 1200 dollars avec un niveau de stop à placer au-dessus de 1240 dollars (just my view).

Alphabet progresse de 0,5%. Le grand retour de Google en Chine? Cela fait 8 ans que la firme a cessé ses activités dans le pays, chassée par les autorités car elle refusait d'auto-censurer ses résultats de recherche. Mais depuis le printemps 2017, Google plancherait sur un projet, baptisé «Dragonfly», qui respecterait les exigences de contrôle de Pékin. Sur cette version mobile du moteur de recherches, des termes comme les droits de l'homme, la démocratie, la religion et les manifestations pacifiques figureraient sur une «liste noire», qui a déjà été dévoilée au gouvernement chinois, selon le site spécialisé The Intercept.

Aujourd’hui nous suivrons donc le rapport sur l’emploi aux Etats-Unis, qui sera publié à 14h30 heure de Genève. Les résultats d’entreprises continueront de tomber avec notamment Kraft-Heinz et Berkshire. En Europe, Allianz bat les attentes au deuxième trimestre, Natixis fait de même alors qu’Heineken s’offre une participation de 40% dans le brasseur China Resources Beer pour 3,1 milliards de dollars. Swiss Re publie ses résultats et manque les attentes, l’action en baisse de 2,6%. La croissance organique de Dufry ralentit, le titre en baisse de 4,3%.

Les indices PMIs (Purchasing Manager Index) qui sont des indicateurs d’achats et donnent une bonne idée de l’activité économique à venir d’un pays, les PMIs donc tombent les uns après les autres dans les pays de la Zone Euro. Et le résultat a de quoi laisser songeur car il indique une perte de momentum. En France, en Espagne et en Allemagne, tous sortent en-dessous des attentes et en recul. Les PMIs restent certes au-dessus de 50, ce qui indique de l’expansion, mais cela sent le ralentissement à plein nez. Et en plus les Etats-Unis publieront le leur cet après-midi, attention à la comparaison…

C’est un marché difficile à lire et d’humeur fort versatile que nous vivons actuellement. En plus le mois d’août est bien souvent propice à de soudaines et fortes fluctuations, la liquidité s’asséchant considérablement. Peut-être faut-il simplement rester investi dans les FAANGs (Facebook, Apple, Amazon, Netflix, Google) et leurs satellites tout en évitant les valeurs industrielles, plus ou moins toutes prises dans l’œil du cyclone de la guerre commerciale. Les petites et moyennes capitalisations sont à considérer par ailleurs car bien moins impactées par les tribulations de Donald Trump.

Ce matin les places financières européennes ouvrent très légèrement en hausse, tout le monde sur le pont à 14h30 pour le rapport sur l’emploi…