La chronique des marchés de Vontobel au 28 juin

Jean Frédéric Nussbaumer, Vontobel

2 minutes de lecture

Nasdaq -1,54%, SPX -0,86%, Dow -0,68%, Russell -1,68%, SOX -2,47%, Eurostoxx +0,84%, SMI +0,31%.

 

Wall-Street se gratte la tête. Mais où donc Donald Trump emmène-t-il la planète finance avec sa guerre commerciale? Les traders aiment anticiper et intégrer les nouvelles dans des modèles de valorisations. Dans le cas présent c’est impossible. On peut cependant affirmer sans trop s’avancer que la guerre commerciale devrait être mauvaise pour les actions. Voici donc les investisseurs dans une sorte de flou artistique et, dans ce contexte, on vend d’abord et on verra après. L’indice S&P500 (SPX) a perdu 2% depuis vendredi soir. Il se situe à 2699,63 points et voit son prochain support important à 2666,78 points. C’est là que se situe sa moyenne mobile à 200 jours. Elle tient les vendeurs en respect depuis mars 2016 et, si elle vient à être testée, constituera un test majeur pour les actions américaines. Pour en revenir à la séance d’hier, l’aversion au risque étant de mise, on bazarde les secteurs qui ont bien performé comme les FAANGs (Facebook, Apple, Amazon, Netflix et Google), les semi-conducteurs et les réseaux sociaux. L’indice Russell 2000, composé des plus petites compagnies US, abandonne 1,7% alors que les Transports (TRAN) sont également sous pression. Ils constituent tous deux souvent des indicateurs avancés. Le Nasdaq 100 (NDX) casse les 7000 points à la cloche et est sur le point de tester sa moyenne mobile à 50 jours.

Le sentiment du marché est aussi détérioré par des craintes croissantes que la situation se dégrade en Chine. Depuis janvier, la bourse de Shanghai a chuté de 22% et traite donc en «bear market», en marché baissier. La banque centrale tente de limiter la casse, elle a récemment réduit ses exigences de réserves que les banques commerciales doivent détenir auprès d’elle (les fameux RRR). La récente dépréciation du yuan est également un facteur d’inquiétude.

Sur le front des monnaies, le dollar index (DXY) reste soutenu et traite à 95,42, l’euro se prend une claque face au billet vert et abandonne plus d’une figure en 24 heures, pour traiter à 1,1553 ce matin. L’euro suisse reste au-dessus des 1,15, c’est à suivre de près. Le pétrole poursuit sa hausse, le WTI Light Crude à 72,44 dollars le baril ce matin. Notez sa résistance à 72,83 dollars qui correspond à son plus haut de la séance du 22 mai. De son côté, l’or est en pleine déprime et tombe à 1250 dollars par once, son prochain support se situant à 1236,50 dollars (le bas du 12 décembre 2017). On le constate, les investisseurs ne se ruent pas dans les valeurs dites refuges, ils achètent des obligations gouvernementales certes (le 10 ans US à 2,83%) mais on ne constate pas de panique à bord.

Les intervenants sont devenus encore plus sélectifs. Voyez le secteur des utilities (électricité, gaz notamment), il a gagné 2,27% depuis lundi et cela se comprend aisément. Les participants inquiets d’une guerre commerciale se tournent vers les secteurs défensifs et notamment les utilities. La demande pour leurs biens et services est peu élastique, même en période de décélération de la croissance. Tout le monde a besoin d’électricité. La plupart de ces sociétés ont un cash-flow stable et paient de bons dividendes. Le S&P500 traite à 17,3 fois les bénéfices, c’est sain mais on peut raisonnablement se demander ce qui va le pousser plus haut ces prochains mois. Donc on achète un secteur qui, en plus, traite à un discount de 29% par rapport au SPX (en termes de bénéfices estimés).

Ce matin les places financières européennes ouvrent autour de l’équilibre, le future S&P500 récupère 8 points, c’est une journée riche en nouvelles qui débute. Nous aurons droit à des résultats de sociétés et notamment ceux de Nike et Walgreens (la petite nouvelle du Dow), nous suivrons la deuxième phase du rapport de la Fed sur les stress tests des banques, les principaux leaders européens se réunissent à Bruxelles et Monsieur Bullard, de la Fed, donnera un discours. Sur le front macro-économique, le PIB US et les demandes hebdomadaires d’allocations chômage seront publiées, on prendra connaissance de la confiance des consommateurs en zone Euro et l’Allemagne publiera son indice des prix à la consommation.

Endesa détache son dividende de 56 centimes d’euros, on parle d’un rendement supérieur à 7% pour un titre faisant partie d’un secteur recherché, les utilities…

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