Effet de rattrapage à New York avec son lundi férié. L'appétit au risque, qui a permis un vif rebond de début d'année, semble désormais quelque peu rassasié. Les investisseurs sont rattrapés par les doutes sur la croissance mondiale, notamment en Chine, après une nouvelle révision à la baisse par le FMI des perspectives de croissance mondiale. Wall-Street se replie donc quelque peu. Le «shutdown» qui entre dans son deuxième mois, menace désormais de peser sur l'activité aux Etats-Unis, tandis qu'en Europe, les incertitudes sur le Brexit et le ralentissement de l'économie allemande sont aussi préoccupants. Par ailleurs, concernant Huawei, un nouvel élément de tension est apparu. Selon The Globe and Mail, les Etats-Unis ont informé les autorités canadiennes qu'ils allaient formuler une demande officielle d'extradition de la CFO de Huawei Meng Wanzhou. Une information confirmée mardi soir par Washington.

Le ratio put/call avait récemment envoyé un signal de vente, les investisseurs se défaisant de leurs protections à la baisse et baissant donc la garde. L’appétit au risque passe (momentanément?) au second plan et la volatilité repart à la hausse, l’indice VIX bondissant de 15% et revenant au-dessus de 20. La session d’hier n’est que question de sentiment. C’est le Financial Times qui met le feu aux poudres en annonçant que les Etats-Unis auraient recalé la Chine lors de discussions préparatoires. CNBC s’en mêle également et indique que les négociations sino-américaines font du surplace à cause de différents quant à la propriété intellectuelle. Larry Kudlow a beau tenter de démentir tout cela, hier le marché a envie d’écouter les mauvaises nouvelles. Cela dit, l’indice S&P500 (SPX) rebondit quelque peu en fin de séance ce qui est potentiellement un bon signe, à suivre. La journée d’aujourd’hui en devient encore plus intéressante, elle nous permettra de mieux comprendre si le marché est réellement en phase de guérison ou non. Le simple fait que les bourses asiatiques et européennes se tiennent relativement bien ce matin est encourageant. Pour en revenir à Wall-Street, les secteurs de l’énergie et de la technologie mènent la danse avec les actions chinoises cotées aux Etats-Unis qui sont également sous pression. L’or rebondit quelque peu, l’once traitant à 1285 dollars ce matin et le pétrole rend du terrain, le WTI Light Crude à 53 dollars le baril. La courbe des taux s’aplatit à nouveau, l’écart de rendement entre le 2 et le 10 ans revenant à seulement 15 points de base. Après la clôture, IBM publie ses résultats et grimpe de 7% alors que Qualcom recule de 2%, également après ses chiffres.

Notons par ailleurs la statistique des ventes de maisons aux Etats-Unis, qui ressort hier au plus bas en trois ans alors que, en Allemagne, l’indice ZEW du climat des affaires fait lui aussi grise mine.

Ce matin en Europe, les indices traitent en très léger recul, pénalisés surtout par les secteurs industriel et de l’énergie. Nous suivrons attentivement les résultats trimestriels de 24 sociétés du SPX, la décision de la Banque du Japon, l’indice manufacturier de la Fed de Richmond et l’évolution du «shutdown».

Logitech en hausse de 4%, JP Morgan l’a relevée à «Overweight». Carrefour bondit de 5,3% après avoir relevé ses prévisions, le titre semble avoir pris le virage Bompard, un an après son arrivée.