La chronique des marchés de Vontobel au 23 avril

Jean Frédéric Nussbaumer, Vontobel

2 minutes de lecture

Nasdaq -1,3%, SPX -0,85%, Dow -0,82%, Russell -0,69%, SOX -1,2%, Eurostoxx +0,22%, SMI -0,29%.

Wall-Street termine sa semaine moins bien qu’elle ne l’avait débutée. Vendredi, le marché se remet à craindre que les bons résultats de sociétés, couplés à la solidité de l’économie américaine, ne permettent un retour de l’inflation. Le rendement de l’emprunt US à 10 ans revient du coup à 2.96%, proche de sa résistance de 3.00 – 3.07 %. En parallèle, le secteur technologique est sous pression, pénalisé par Apple, qui abandonne 4% sur des craintes que l’iPhone ne se vendent pas bien. Un courtier parle même d’un arrêt possible de la production de l’iPhone X. On est en plein « Fright Night » là…les valeurs bancaires bénéficient d’une détente sur la courbe des taux alors que le secteur de l’énergie fait l’objet de prises de bénéfices après que Donald Trump ait twitté que « la hausse du prix du pétrole, c’est mal ». On s’inquiète par ailleurs dans le marché que la Banque Centrale Européenne (BCE), qui se réunit ce jeudi pour décider que faire avec les taux d’intérêts, repousse sa décision de remonter ses taux et provoque du coup une remontée du dollar. 

On l’aura compris, vendredi était une de ces journées ou les intervenants avaient envie de se faire peur. C’est ainsi. Regardons brièvement la semaine écoulée : la situation géopolitique s’est détendue, Donald Trump indiquant que les frappes contre la Syrie étaient certainement terminées, peu ou pas de tensions entre la Chine et les Etats-Unis ne se sont faites sentir et le sommet Coréen se prépare. En Chine, les statistiques de la croissance sont sorties comme attendu et restent fortes. D’autre part Pékin va ouvrir son marché automobile dans cinq ans et la banque centrale a réduit les RRR de manière inattendue la semaine passée. Les RRR représentent les réserves en capital que les banques commerciales doivent détenir auprès de la banque centrale. Lorsque cette dernière leur permet de diminuer ces réserves, cela implique que plus d’argent peut être injecté dans l’économie. Sur la partie résultats de sociétés américaines, la saison a très bien débuté. Un peu plus de 20% des entreprises du S&P500 (SPX) ont publié leurs chiffres avec 81% de surprises positives contre une moyenne de 68% ces trois dernières années. Les bénéfices des entreprises sont en croissance de 22.8% contre des attentes de 19.6%. 

En conclusion, la situation générale est bonne. Rappelons par ailleurs que la correction du marché dure depuis (seulement) 84 jours. Depuis le début du marché haussier actuel (bull market), en mars 2009, nous avons eu droit à 4 corrections. De ces quatre, celle qui a mis le moins de temps pour revenir au niveau d’avant la baisse a mis 157 jours pour ce faire, c’était en 2012. Il faut donc être patient, la correction actuelle n’est certainement pas terminée mais la situation présente implique que le scénario d’une forte chute supplémentaire n’est pas en place. Dans ce contexte, il est judicieux de conserver ses actions (de qualité), d’écouter les compagnies, pas leurs fournisseurs ou des rumeurs (par exemple Apple publie ses résultats le premier mai, à cette occasion nous saurons vraiment comment se porte l’iPhone). Il est important de surveiller la courbe des taux d’intérêts US, qui ne s’est pas inversée. Il serait bon que cela ne se produise pas. 

Cette semaine l’accent sera mis sur les résultats de sociétés avec pas moins de 182 entreprises du SPX qui publieront leurs chiffres. Parmi celles-ci, certains géants de la tech comme Google, Amazon, Facebook, Intel et Qualcomm. On suivra aussi attentivement la décision de la BCE jeudi, la publications des PIB US et UK ainsi que la progression de l’organisation du sommet des deux Corées. Le président Macron rend visite à Donald Trump.

Et en Suisse, nous restons passionnés par l’évolution de l’euro contre le franc, actuellement à 1.1974 après avoir brièvement passé au-dessus de 1.20 la semaine passée. 

Ce matin les places financières européennes ouvrent en territoire légèrement négatif, UBS publie de bons résultats mais abandonne 4%. Certains courtiers parlent de performance mitigée, notamment dans la division administrative (corporate center). Temenos en hausse de 4.3%, notre analyste a mis son objectif de cours sous revue après l’annonce que Temenos ne va pas racheter Fidessa. On sait qu’ils ne tenteront pas de surenchérir et un programme de rachat d’actions important est dans les cartes. Philips grimpe de 4% après avoir publié des résultats en ligne.

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