La chronique des marchés de Vontobel au 21 septembre

Jean Frédéric Nussbaumer, Vontobel

3 minutes de lecture

Nasdaq +0,98%, SPX +0,78%, Dow +0,95%, Russell +1%, SOX +1,2%, Eurostoxx +1,03%, SMI +0,68%.

 

Wall-Street atteint de nouveaux sommets, les indices S&P500 (SPX) et Dow Jones clôturant à des niveaux records. La hausse des marchés actions intervient conjointement avec la pause de la hausse du dollar et la remontée des taux d’intérêts obligataires. Cette force nous indique probablement que le marché est prêt pour la semaine prochaine. Mercredi soir la Réserve Fédérale des Etats-Unis (Fed) annoncera sa décision sur ses taux directeurs. Il est tenu pour quasiment acquis qu’une hausse de 25 points de base sera annoncée. Ce faisant, la Fed enverrait un signal fort au monde en confirmant la force croissante de l’économie américaine. Le suspense demeure encore sur un possible 4ème tour de vis avant la fin 2018, qui dépendra de l’évolution de la conjoncture (inflation, emploi...)

C’est cela qui permet aux indices de progresser encore plus vers le nord. Cela et la conviction croissante chez le plus grand nombre que la guerre commerciale voulue par Donald Trump n’est en réalité qu’une sorte de «guerre froide économique». On sait qu’au final personne ne sort gagnant d’une telle guerre. Le président des Etats-Unis fait le «sale boulot» secrètement espéré par de nombreux chefs d’Etat et, l’air de rien, parvient quelque peu à rééquilibrer les échanges commerciaux entre les deux mastodontes. Après on peut juger la méthode mais l’histoire retient bien souvent uniquement le résultat.

Notons que le vénérable Dow Jones n’avait plus établi de record depuis près de 8 mois alors que le Nasdaq est à 1% de son sommet. Les statistiques économiques du jour sont bonnes (Philly Fed, demandes hebdomadaires d’allocations chômage) et incitent les intervenants à se projeter au-delà des craintes liées au commerce mondial.

Un mot sur le dollar, qui a tenu le rôle de valeur refuge pendant plusieurs semaines face aux craintes d’escalade de la guerre commerciale entre Washington et Pékin et qui s’inscrit en nette baisse depuis que les annonces de taxes douanières se sont matérialisées en début de semaine, et s’avèrent plus modérées que ce que redoutaient les investisseurs. Le Dollar Index (DXY) qui reflète l’évolution du billet vert contre un panier de monnaies, est désormais revenu à son plus bas niveau depuis début juillet. Paradoxalement, la récente baisse du dollar s’est produite alors même que les taux d’intérêt américains se sont tendus, alors qu’en théorie, des taux plus élevés attirent les capitaux vers le dollar et le soutiennent. Le rendement de l’emprunt US à 10 ans traite à 3,08%, proche de son plus haut niveau depuis 7 ans. Le rendement du T-Bond à 30 ans a reculé d’un point de base, à 3,21%, mais il reste proche de son plus haut depuis 4 ans. Du coup l’euro traite à 1,1789 contre le greenback.

Le pétrole connait une séance contrastée, finissant en léger recul après un début de journée à la hausse, dans le sillage de l’annonce, la veille d’une 5eme semaine consécutive de baisse des stocks de brut aux Etats-Unis. Le WTI Light Crude traite à 70,45 dollars le baril ce matin. Il a également réagi à un nouveau tweet de Donald Trump fustigeant les prix trop élevés entretenus selon lui par l’Arabie saoudite et l’Opep. «Nous protégeons les pays du Moyen-Orient, ils ne seraient pas en sécurité pendant très longtemps sans nous, et pourtant ils continuent de faire pression pour des prix du pétrole de plus en plus élevés! Nous nous en souviendrons. Le monopole de l’OPEP doit faire baisser les prix maintenant!», a-t-il asséné.

Amazon (AMZN +0,9%) pofite d’informations de ‘Bloomberg’ affirmant qu’Amazon prévoit d’ouvrir 3k nouveaux magasins physiques, sans caisses dans les années à venir. Pour l’instant, le groupe a ouvert un seul de ces magasins Amazon Go à titre de test. Le concept des magasins sans caissiers inquiète les acteurs traditionnels de la distribution. Les titres de deux acteurs majeurs du secteur, WALMART (+0,5%) et TARGET (+0,2%) terminent toutefois en légère hausse sur la séance.

General Electric (GE -3,1%) après avoir annoncé que quatre de ses nouvelles turbines de génération d’électricité avaient été mises à l’arrêt aux Etats-Unis en raison d’un «problème d’oxydation» susceptible d’affecter 51 autres exemplaires déjà livrés à des clients. GE n’a pas précisé les raisons de cette oxydation. Le problème a été jugé suffisamment inquiétant pour amener JPMorgan à abaisser son TP de 11 à 10 dollars avec un conseil maintenu à «sous-pondérer» (vendre).

Micront Tech (MU -7,1% en après bourse) publie hier soir des résultats meilleurs que prévu pour le trimestre écoulé mais ses prévisions pour le Q en cours déçoivent les analystes. Micron s’attend à ce que les tarifs douaniers imposés par les Etats-Unis à la Chine impactent ses résultats pendant plusieurs trimestres

UBER négocierait le rachat du britannique Deliveroo, spécialisé dans la livraison de plats cuisinés à domicile, selon des sources citées par l’agence ‘Bloomberg’. Deliveroo a été valorisé plus de 2 milliards de dollars en septembre 2017 à l’occasion d’une levée de fonds de 385 millions de dollars auprès d’investisseurs privé.

Les places financières européennes ouvrent en hausse d’environ 0,6%, portées notamment par les secteurs de la technologie et materials. Les valeurs bancaires se portent également bien. Aujourd’hui c’est le jour des trois sorcières. Il survient lorsque les contrats futures sur indices, les contrats d’options sur indices et les contrats d’options sur actions arrivent simultanément à échéance. On peut donc s’attendre à pas mal de volatilité sur les marchés aujourd’hui.

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