La chronique des marchés de Vontobel au 21 décembre

Jean Frédéric Nussbaumer, Vontobel

2 minutes de lecture

Nasdaq -1,6%, SPX -1,6%, Dow -2%, Russell -1,7%, SOX -0,86%, Eurostoxx -1,68%, SMI -1,47%.

 

Wall-Street est toujours orientée à la baisse, au lendemain des annonces de la Fed, qui s’est montrée moins accommodante qu’espéré, décevant ainsi les plus optimistes. Hier, la politique intérieure est venue perturber les marchés, Donald Trump refusant de signer la loi budgétaire provisoire, ce qui accentue les risques de shutdown à partir de ce soir minuit, si aucun compromis n’est trouvé d’ici là sur le financement du mur frontalier avec le Mexique. L’indice Nasdaq frôle désormais le marché baissier («bear market»), caractérisé par une chute de plus de 20% par rapport aux derniers sommets. Le Nasdaq a désormais perdu 19,5% par rapport à son record historique d’août dernier à 8,109 pts en clôture. Le Dow Jones et le S&P 500 restent eux dans la zone de correction, caractérisée par une baisse de plus de 10% sur leurs précédents sommets. L’indice VIX gagne 7,7% à 27,56 pts, au plus haut depuis début février, lorsque les marchés d’actions avaient aussi connu une période de correction. Le dollar recule nettement, victime collatérale de la chute des indices boursiers. La paire euro/dollar à 1,1464 ce matin.

Donald Trump s’est engagé dans un bras de fer avec le Congrès pour obtenir le financement du mur qu’il a promis d’achever entre les Etats-Unis et le Mexique. Il a annoncé hier qu’il refuserait de signer la loi budgétaire provisoire, ce qui accentue les risques de «shutdown», c’est à dire de fermeture, faute de financement, de neuf ministères et agences fédérales américains. «Le président nous a informés qu’il ne signerait pas la loi venue du Sénat hier soir en raison de ses préoccupations légitimes concernant la sécurité aux frontières», a expliqué jeudi le président de la Chambre des représentants Paul Ryan. Le président américain exige que ce budget inclue le financement du mur frontalier pour 5 milliards de dollars. «Nous avons gagné concernant l’Armée, qui est en train d’être totalement reconstruite, avait écrit le président sur Twitter mercredi matin. D’une façon ou d’une autre, nous gagnerons concernant le Mur!» Dans un autre tweet, il a lancé un appel à ses adversaires Démocrates à «placer la sécurité des Américains avant la politique. La sécurité aux frontières doit devenir la priorité 1», a-t-il martelé. Si Donald Trump devait geler le financement de l’administration américaine, plus de 800k employés fédéraux seraient au chômage technique, sans recevoir de salaire.

En parlant d’emploi, les inscriptions hebdomadaires au chômage pour la semaine close au 15 décembre sont ressorties au nombre de 214k, contre 220k attendus et 206k une semaine plus tôt. Les prix du brut sont repartis à la baisse après un petit rebond mercredi. Les investisseurs continuent de redouter une surabondance de l’offre et un ralentissement de la demande mondiale l’an prochain. Le WTI à 46,38 dollars le baril ce matin. L’or retrouve des couleurs et remonte à 1260 dollars par once alors que le rendement du 10 ans US traite à 2,80%.

Ce matin les futures européens indiquent une ouverture en légère baisse, les tensions subsistent aux Etats-Unis, entre Donald Trump et le Congrès mais aussi au niveau de l’armée après la démission de Jim Mattis, général 4 étoiles qui désapprouve la décision de son président de retirer les troupes américaines de Syrie et d’Afghanistan.

L’actualité des marchés revient le lundi 7 janvier, belles fêtes de fin d’année à tous.

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