Wall-Street débute fort bien sa semaine, portée par un retour de l’appétit au risque. L’indice S&P500 /(SPX) parvient à revenir au-dessus de la barre des 2900 points et récupère sa moyenne mobile à 100 jours. Le Nasdaq100 (NDX) grimpe de 1,52% pour sa part et revient tout près de sa 50 jours. Les volumes d’échanges restent relativement limités, les valeurs défensives sont délaissées et on recherche tout ce qui a trait de près ou de loin à la Chine. Les secteurs les plus entourés sont les réseaux sociaux, les télécoms, les médias et la tech. Alibaba (+2,1%), JD.COM (+0,9%), Nio (+2,2%) et les autres valeurs chinoises cotées à Wall Street sont dopées par l’accalmie sur le front commercial. BAIDU (BIDU +7,8% en séance) publie ses résultats après la cloche, bat les attentes et confirme ses prévisions, le titre progresse de 9% supplémentaires dans le marché après bourse.

Notons que le patron d’Apple, Tim Cook, a rencontré Donald Trump le weekend passé et aurait convaincu ce dernier de la position privilégiée que Samsung occuperait en matière fiscale. L’action Apple en progression de 1.9% sur la séance. La volatilité recule fortement, l’indice VIX en baisse de 8,6% à 16,88. Le dollar progresse, le Dollar Index DXY à 98,34. L’euro reprend des couleurs contre le billet vert et traite jusqu’à 1,1110 en séance hier pour revenir à 1,1078 ce matin. Le yen se stabilise mais reste fort, à 106.56 contre le greenback. L’or se maintient dans la zone des 1500$ par once alors que le pétrole progresse à 56,45$ le baril de WTI Light Crude, à la suite d’une attaque au cours du week-end sur des installations pétrolières saoudiennes par des drones des rebelles yéménites Houthis.

Mais pourquoi donc tant de regain d’optimisme? La perspective de relance économique en Chine, avec l’annonce d’une réforme des taux d’intérêt, a de quoi apaiser un peu les craintes de récession alimentées la semaine dernière par l’inversion de la courbe des taux américains à deux ans et dix ans. L’optimisme est également de retour dans le conflit qui oppose Washington et Pékin, avec un discours plus apaisé de la part de Donald Trump, et la décision d’accorder un sursis au géant chinois des télécoms Huawei pour travailler avec les entreprises américaines. En Europe, le ministre allemand des Finances, Olaf Scholz, a indiqué dimanche que l’Allemagne disposait des ressources budgétaires nécessaires pour faire face à une crise économique, ce qui rassure là aussi les investisseurs. Et hier la rumeur d’un paquet de stimulation fiscale en Allemagne a également permis au sentiment du marché de s’améliorer.

Donald Trump dit suivre de près l’évolution de la situation à Hong Kong ainsi que les déclarations de la Fed avant le meeting de Jackson Hole le 23 aout. Le président des Etats-Unis balaie d’un revers de main l’hypothèse d’une récession qui agite les marchés. «Je ne pense pas que nous aurons une récession», tranche-t-il, estimant que les USA se portent «incroyablement bien», avec de riches consommateurs «aux poches pleines» grâce aux mesures fiscales.

JP Morgan assure de son côté que les marchés actions peuvent atteindre de nouveaux sommets, inversion de la courbe ou pas. Mislav Matejka, stratège de la banque, cité par Bloomberg, pense que les actions vont se reprendre dès début septembre. Il rappelle en effet que l’inversion de la courbe des taux n’est pas le signe d’une récession immédiate. Une telle inversion a en fait plutôt précédé les retournements économiques de 17 mois en moyenne et les pics boursiers de 11 mois. Il serait donc un peu tôt pour prendre ses jambes à son cou. Faudra-t-il attendre les élections américaines fin novembre 2020?

L’appétit au risque est donc de retour, quoi que…Le rendement de l’emprunt US à 10 ans recule à nouveau, à 1,59% ce matin, ce qui indique que des intervenants recherchent de la sécurité. Rappelons que le Yen, valeur refuge s’il en est, reste demandé et que le franc suisse est également en forme olympique. Sans parler de l’or qui gravite à des niveaux élevés. 

Aujourd’hui le regard des investisseurs se tournera vers Rome, où une motion de défiance à l’encontre du premier ministre Conte pourrait avoir lieu, après le discours de ce dernier. Le scénario du pire impliquerait qu’il n’y survive pas et que le marché se mette à anticiper une sortie de l’Italie de l’Union Européenne, ce qui impacterait négativement l’euro et les investissements dans la monnaie unique du vieux continent. On n’en est pas encore là mais il faudra garder un œil sur la grande botte. Amis «gamers», c’est votre jour avec le début de la grand-messe des jeux vidéos, Gamescom, à Cologne. Cet événement est devenu incontournable, l’an passé 370’000 fans s’y sont rendus. Et cette année un conseiller fédéral y participera, Alain Berset, qui visitera les 18 studios helvètes représentés sous le pavillon «Swissgames». On estime que le marché du jeu vidéo va doubler en taille dans les 5 ans…

Zurich ouvre en hausse de 0,4% après avoir été relevée à «Buy» par Jefferies et dégradée à «Sell» par Lampe! AMS devrait être entourée, elle ouvre en légère hausse. Bloomberg publie un article indiquant que Bain Capital et Carlyle Group envisagent de relever leur offre initiale de 3,4 milliards d’euros pour Osram Licht AG si AMS présente une offre ferme. 

Cette nuit et ce matin en Asie, les indices traitent en hausse à l’exception de Shanghai qui traite à l’équilibre. Tokyo progresse de 0,55% à la cloche. En Europe, les indices ouvrent autour de l’équilibre, on digère la hausse d’hier. Le future SPX progresse très légèrement. Au-delà de l’évolution politique en Italie, les minutes de la dernière réunion de la Fed retiendront notre attention demain, en préambule du symposium de Jackson Hole qui débute ce vendredi, jour où le patron de la Fed Jerome Powell s’exprimera.