Wall-Street à l’équilibre vendredi soir, malgré de nouvelles tensions provoquées par Donald Trump dans le dossier de la querelle commerciale avec la Chine. Alors que le secrétaire au Trésor, Steven Mnuchin, tente de parvenir à un compromis avec Pékin, et a proposé un nouveau round de négociations à la fin septembre, son président semble vouloir torpiller d'avance ces discussions, en réaffirmant son intention de taxer 200 MD$ de produits chinois supplémentaires. Notons que l’indice S&P500 (SPX) passe une bonne partie de sa journée sous l’eau pour se reprendre en deuxième partie de session. Les secteurs financiers et de la technologie mènent la charge, le premier grâce aux taux à la hausse, le 10 ans US à 2.99%, le second grâce à un relèvement de l’objectif de cours sur AMD chez Argus, l’action Advanced Micro Devices progressant du coup de 7.4% sur la séance. Notons au passage que l’indice des semi-conducteurs, le SOX, a tenu sa moyenne mobile à 200 jours et regarde à nouveau vers le haut, prochaine résistance 1412 points, niveau actuel 1377.30. Le secteur de la vente au détail souffre des statistiques des ventes au détail au mois d’août, qui ressortent en-dessous des attentes. Ce recul parait étonnant car le chiffre du mois de juillet est revu nettement à la hausse et permet d’ailleurs au dollar de repartir vers le nord, l’euro/dollar passant de 1.1720 vendredi  à 1.1632 ce matin. La volatilité baisse encore un peu, l’indice VIX à 12.07, l’or reste sous la barre des 1200 dollars et le pétrole (WTI Light Crude) se stabilise pile sur sa moyenne mobile à 100 jours, à 69 $ le baril. 

Pour la première fois en un mois, malgré la hausse des indices boursiers, les investisseurs individuels ont changé de vue sur le marché. Après le nouveau plus haut de tous les temps du SPX, les investisseurs « retail » ont décidé que « trop c’est trop ! ». La semaine passée, plus de 25% d’entre eux sont passés négatifs sur le marché (de bullish à bearish). Il y a désormais plus d’ours que de taureaux dans cette catégorie d’investisseurs, souvent méprisée par les institutionnels mais à ne pas négliger tout de même. Un exemple, extrême certes, d’un tel revirement de sentiment, avait fait chuter le SPX de 8% sur six semaines. C’était au printemps 2000, le début de l’éclatement de la bulle dot.com. Un autre temps, un autre contexte mais cela est arrivé tout de même. On peut aussi voir ce désamour des investisseurs individuels pour les actions comme un signe positif, les intervenants ne se laissant pas aller à de la complaisance, ne baissant pas la garde ce qui constituerait un grand danger pour les actions. 

Apple abandonne 1.1% Le titre semblerait avoir pâti d'une étude de S3 Partners qui a établi que la firme à la pomme était devenue l'action la plus vendue à découvert de toute la cote (dans l’absolu)... "L'intérêt short" total sur le dossier Apple atteint ainsi 10,52 Md$ au 12 septembre, évalue S3 Partners…Amazon (-1%) est la 2eme valeur la plus "shortée" à Wall Street, avec des positions totalisant 9,6 Mds$...Tesla (+2%), longtemps en tête de ce classement, arrive désormais 3eme avec 9,52 Mds$ d'"intérêt short", selon les calculs de S3 Partners. Techniquement c’est une bonne nouvelle pour les titres concernés, plus il y a de shorts, plus ils risquent de devoir racheter leurs positions si les valeurs poursuivent leurs hausses.

Coca-Cola (+0,3%) profite d'une note extrêmement positive de la firme de recherche Guggenheim, qui vient d'initier sa couverture à l'achat. Le broker juge que les ventes et les profits de Coca devraient ressortir supérieurs aux attentes; grâce à sa position de leadership sur un marché très rentable.

Cette semaine nous suivrons l’évolution de Florence, qui a été dégradé en tempête tropicale. Les risques d’inondations sont cependant très importants, ont averti les autorités de Caroline du Nord. Sur la partie macro-économique, ce sont les statistiques du secteur immobilier US qui retiendront notre attention, à un moment où les inventaires diminuent, les prix élevés et les taux hypothécaires à la hausse tempérant la demande de logements. Vendredi ce sera l’échéance des options, futures et options sur futures, les fameuses trois sorcières. Les banques centrales ne seront pas en reste avec les décisions des Banques du Japon, du Brésil et de Norvège. Nous aurons aussi droit à des résultats de sociétés et notamment ceux de Oracle (ORCL), FedEx (FDX), Micron (MU), Carnival (CCL) et General Mills (GIS). En Zone Euro nous suivrons les indices PMI des services et  manufacturiers ainsi que les prix à la consommation. 

Ce matin en Europe les indices boursiers ouvrent en  légère baisse, en sympathie avec les places financières asiatiques qui reculent. Shanghai abandonne plus de 1%, la guerre commerciale passe par là, Hong-Kong perd 1.4% dans des volumes d’échanges très faibles, le typhon Mangkhut gelant bon nombre d’activités (transports publics, écoles…) avec ses vents atteignant 250 km/heure. 

Crédit Suisse vise un bénéfice annuel de 5 à 6 MDCHF au cours des deux prochaines années à mesure qu'elle tourne la page des problèmes du passé, déclare son directeur général, Tidjane Thiam, dans une interview publiée par le journal suisse NZZ am Sonntag. L’action en baisse de 0.2%. Fiat Chrysler pourrait changer de stratégie pour se séparer de son équipementier Magneti Marelli après une offre décevante de KKR, inférieure aux 6 MD€ attendus par le constructeur. Les négociations entre les deux parties ne sont plus exclusives. L’action en baisse de 0.5%. Business update chez Novartis aujourd’hui, le titre actuellement en recul de 0.4%. Enfin Swiss Re progresse de 0.2% dans ce marché morose, après que notre recherche ait confirmé sa recommandation d’achat sur la valeur, le pire est derrière, les coûts liés aux ouragans et aux typhons seront en-dessous du budget. Nous avons un objectif de cours à 101 francs sur Swiss Re, cours actuel 87.88 chf.